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10 août 2017 4 10 /08 /août /2017 00:27

Rony Blain 25 juillet 2017

 

J’accorde beaucoup d’attention à l’entrevue de Roger Gaillard. Cette curiosité, émane du fait que je me prononce régulièrement sur la crise nationale et cherche en vain des solutions.

Roger a véçu sous des régimes totalitaires, ennemis des lettres et de la lumière. Diplômé de l’Université de France, il a choisi de s’établir au pays quand nos meilleurs lettrés vivaient en exil, que le reste attendait l’ordre du départ. Il occupait et s’appropriait pour ainsi dire la scène nationale dans une période de grandes confusions, de violences et de lâchetés.

Cette succincte entrevue ne m’a pas permis d’explorer l’univers de l’intellectuel, d’autant plus, je n’ai pas eu l’opportunité de lire ses ouvrages. Finalement, il m’est impossible de placer les propos de Galliard dans leur contexte. Par contre, Je suis fasciné par la façon dont il traite la bourgeoisie nationale, en l’accusant d’avoir privé le pays d’infrastructure.  

L’usage du terme bourgeoisie me paraît évasif et excessif.

Haïti a connu plusieurs types de bourgeoisies, coloniale, mulâtre, noire, exotique, provinciale voir paysanne. Puisque les vicissitudes de notre nation entraînent vers le fond les familles les mieux établies, les citoyens les plus civilisés, j’affirme que ces cycles de malheurs entravent notre évolution sociale et infrastructurelle.

Dans mes écrits politiques, je rends la « classe politique » responsable de nos malheurs. Ces bêtes à  longue queue et minime cerveau aiment la richesse, le pouvoir et le prestige ; des attributs qui ne siéent pas les animaux…

En observant les anciennes civilisations et les temps modernes, on constate que l’infrastructure est l’aboutissement de plusieurs siècles de progrès dans un ensemble de domaines. L’administration publique, l’organisation sociale, l’élévation spirituelle engendrent finalement l’infrastructure.

Les peuples analphabètes et nomades ne construisent pas de bibliothèques, de musées, de temples et de monuments.

Le séisme de Port-au-Prince qui a détruit tout sur son passage en effet n’a rien détruit. Il n’a fait que raser des bidonvilles. Nous avons toujours été un peuple zéro, des nomades à la ville.

De plus grands défis nous attendent, car nous ignorons notre époque et notre siècle. Nous n’avons fait aucune conquête, en dehors des apparences et des ressemblances. Au fond, nous échouons à tous les niveaux, même dans nos domaines de prédilections.

L’Haïtien transcende les deux extrêmes, le possible et l’impossible. Finalement, chacun de nous se replie dans le songe et le mensonge.

Contrairement à la bourgeoisie qui constitue un bloc monolithique, dont les particules sont liées par des valeurs sociales et des idéales bourgeoises, la « classe politique » est un ensemble hétéroclite, fondé sur les mérites individuels.

La bourgeoisie est une entité abstraite laquelle vacille avec les événements politiques. Pour le changement, le salut et le progrès, il faut œuvrer au niveau de la « classe politique », en identifiant les nobles experts, les justes administrateurs et les authentiques idéologues.

Pour un Nouvel État, pour une Nouvelle Haïti, la fonction publique doit être une carrière assurée. Il faut établir aussi des concours d’entrée dans le secteur public. Finalement, les postes électifs et de direction reviennent aux citoyens les mieux qualifiés et les plus civilisés.

 

 

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