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27 décembre 2012 4 27 /12 /décembre /2012 01:22

 

 

 Habituellement, le débat national est polarisé entre les adversaires et les partisans du pouvoir. Je devrais attendre le moment opportun, la fin de ce vacarme, déficit de bon sens, hémorragie de non-sens, pour me prononcer sur la nature de notre régime politique. Je profite de la déception générale, la confusion totale, des dérives actuelles pour opiner sur les contradictions de notre système démocratique qui selon moi serait la cause de l’instabilité politique, de la faillite institutionnelle et de l’improductivité nationale. Les contradictions existent par le fait que les mêmes crises émergent constamment, comme un cercle vicieux. En dehors de ces répétitions futiles, de 1986 à nos jours, les gouvernements rappellent les dictatures antérieures, celles que nous avons renversées mais sans pouvoir redresser la situation. Le salut national réside dans l’adoption d’une nouvelle orientation politique.

 

Mes propositions sont puisées de mes ouvrages, Le Guide de la réforme haïtienne et La Nouvelle opposition publiés sur le Net, distribués au pays en 2007. Ces écrits transcendent des thèses que la « rue nationale » avait du mal à développer, répondent aussi bien aux articles mal formulés dans notre Constitution. En outre, ce projet pharaonique rentre dans le cadre de la commémoration du Bicentenaire national, signe d’un nouveau départ lequel nécessitait la rédaction d’un nouveau projet de société.

 

 

Les contradictions

 

Certains analystes se référent à la théorie de la « forme et de la substance » pour pénétrer les sujets les plus abstraits. Par exemple, le matériel artistique et intellectuel est évalué à la lumière de cette théorie. Puisque la politique haïtienne est une énigme, un rendez-vous avec l’inconnu, j’applique cette procédure pour pouvoir analyser notre système de gouvernement : façade démocratique, structure totalitaire.

 

Je définis la contradiction comme étant un mouvement contraire à l’évolution naturelle d’une chose. Pourqu’il y ait contradiction, faut-il que l’objet soit contraire à sa nature, plus précisément, dénaturé. Par cette définition, j’atteste que la démocratie haïtienne est malade de vices qu’il faut soigner, de contradictions qu’ils faut rectifier.

 

En dehors des catastrophes naturelles, le malheur du pays réside dans son système politique. Ce marasme invite l’ingérence étrangère, les dérives totalitaires, la faillite institutionnelle, l’avènement des gouvernements rétrogrades, pour provoquer enfin l’effondrement social. Certains ne saisissent pas la gravité de la situation parce que les troupes étrangères veillent sur le pouvoir et la Communauté internationale renfloue la caisse publique.

 

Sans attaquer le problème de front, cet arrangement représente une solution à moyen terme. A long terme, nous serons obligés d’affronter la réalité. Je parle du jour, alors pas trop lointain, où le système économique international s’effondra comme un château de carte, quand nos bienfaiteurs connaîtront eux-mêmes la disette, que les bateaux de riz et de pétrole déserteront nos ports. Par ailleurs, la nouvelle équation géostratégique génère de nouveaux foyers de crises. L’Afrique noire en effervescence, le Moyen-orient en ébullition, la Communauté internationale laissera derrière elle certainement l’écurie haïtienne avec ses bosses et ses plaies, pour se concentrer sur la survie de l’empire.

 

Pour conclure, l’aide que nous attendons, le changement que nous souhaitons ne viendront pas de l’étranger ni du ciel. L’histoire témoigne que l’évolution sociale est la résultante de l’industrie humaine, que le progrès est le fruit de l’effort. En ce cas, si la crise nationale est de nature indigène, la solution est endogène.

 

 

 

Les crises endémiques

 

Les contradictions de la démocratie haïtienne se résument par l’ensemble des crises politiques qui se répètent depuis la publication de la Constitution de1987, à savoir : le processus électoral, la nature triviale de nos dirigeants, la crise primaturale, les dérives du pouvoir exécutif, les mécontentements populaires, l’orientation populiste de la nation.

 

Le processus électoral. Les élections causent des déceptions  Techniquement parlant, l’Exécutif organise les élections. Il forme le Conseil électoral, soudoie ses membres, les renvoie si c’est nécessaire. Quelquefois, les membres de l’instance s’engagent dans des affrontements ouverts pour finalement bloquer la bonne marche de l’institution. On dirait qu’ils sont nommés uniquement pour saboter le processus électoral.

 

En dehors du dysfonctionnement interne, le Conseil électoral n’a jamais été à la hauteur de sa mission. L’analyse du dossier des candidats est bâclée comme un cahier d’écriture, quand la sélection des aspirants se fait avec ignorance, partialité, malhonnêteté. Il est bruit que les occidentaux, bailleurs des élections, nous imposent leurs favoris, le plus souvent, les personnalités les moins douées de la nation.

 

Pour conclure, si les failles dans la nomination du Conseil électoral ne sont pas corrigées, si l’instance ne jouit pas d’une réelle autonomie, si ses membres sont nuls et corrompus, si l’évaluation du dossier des candidats subit des manipulations, inutiles, les urnes serviront à inhumer la démocratie.

 

La nature triviale de nos dirigeants. Depuis certains temps, le pays est gouverné par des insignifiants, des misérables, sans langage, sans prestance, sans culture, sans finesse, sans passé, sans vision en un mot, sans civilisation. Malheureusement,  il n’existe pas de loi pour barrer la route aux indésirables. Ainsi, un prisonnier condamné pour vol, viol, enlèvement, incendie, escroquerie ou meurtre, peut se présenter un mois après sa libération au Conseil électoral pour faire le dépôt de ses pièces.

 

Amassés à la pelle à l’hospice du chômage pour être admis à la cantine de la corruption, nos élus ressemblent plutôt à des kleptomanes politiques qu’à des vainqueurs démocratiques.

 

« Candidat » dérive du terme latin, candidatus, signifie vêtu de blanc. En effet, dans la tradition romaine, les candidats au Sénat s’habillaient en blanc et faisaient l’objet d’évaluations profondes et de fouilles scrupuleuses.

 

Pour édifier une nation, il faut élire des modèles en tenant compte de leurs origines, leurs passés, leurs formations, des citoyens détenteurs d’un patrimoine physique et moral, c’est-à-dire, ceux qui ont déjà franchi toutes les étapes de la promotion sociale et qui ne réservent pas de surprises déconcertantes à la nation.

 

La sagesse haïtienne prétend que certaines familles produisent des citoyens exceptionnels, d’autres des ronces. Nos lois doivent épouser nos idéaux, elles ne peuvent pas être contraires à nos valeurs et nos aspirations. Ainsi, lors des élections, nous devons tenir compte de l’existence des grandes familles haïtiennes, foyers de la culture et de la vertu. Car, la gouvernabilité émane d’abord de l’autorité morale, avant les détails techniques et les principes administratifs.

 

La crise primaturale. Le poste de Premier ministre qui convient à la monarchie constitutionnelle, est incompatible à la démocratie, parce qu’il est tout simplement un arrangement monarchique dans lequel la royauté délègue le pouvoir politique au parlement qui à son tour nomme un Premier. Quand un Président sort des urnes, le Premier ministre du parlement, cela crée souvent des conflits de rôle, de personnalité et d’intérêts. Ainsi, en fuyant la présidence à vie, nous sommes embarqués dans la primature problématique.

 

Si j’affirme que le poste de Premier ministre est inconsistant à la démocratie, je ne confirme pas sa totale insignifiance, parce que beaucoup de pays l’adoptent. Cependant, je constate que nous autres avons exploré uniquement le mauvais coté de la chose. Ainsi, pour éviter des crises supplémentaires, des pertes de temps, des pertes d’argent, vaut mieux rectifier les failles du pouvoir exécutif, en rendant le Président responsable du pillage de la caisse publique, de l’incurie administrative et des assassinats politiques sans qu’il y ait un intercesseur pour cacher ses forfaits.

 

Les dérives du pouvoir exécutif. L’État haïtien est en mauvaise état. Malgré la séparation des trois pouvoirs, l’un des principes de base du système démocratique, l’exécutif continue d’empiéter sur les autres branches. Jouissant d’une assise populaire, le Président représente l’unique élu habilité à prendre des décisions personnelles et unilatérales. Souvent, sa gestion rappelle l’âge d’or des dictatures antérieures : abus du pouvoir, gestions catastrophiques, insouciance cruelle, propos déplacés,  suffisance grotesque.

 

L’histoire de la présidence haïtienne affiche un déclassement social : régression morale, déchéance humaine. Non seulement, nous devons mettre la présidence hors de la portée des canailles, nous devons procéder aussi à la réduction de son pouvoir, par une délégation de compétence.

 

 Les mécontentements populaires. Par sa définition, la démocratie n’admet pas de mécontentements populaires, mais autorise des revendications, des rassemblements ayant pour but de dénoncer une mesure impopulaire. Mais chez nous, le plus souvent, quelques mois seulement après la tenue des élections, la majorité se dresse contre le pouvoir en place. L’inflation et l’insécurité sont en hausse, la carence des services de base s’amplifie. Se sentant duper, la population s’érige contre l’incompétence, la corruption, les nominations douteuses. Ainsi, après chaque élection, le peuple prend position contre les résultats qu’il a lui-même inscrits.

 

Le pouvoir central doit être décentralisé pour mettre à d’autres responsables de se pencher sur les crises : gérer les dossiers épineux, concevoir des programmes spécifiques. Ces organismes autonomes se rapporteront directement au Parlement.

 

L’orientation populiste de la nation. La démocratie reflète deux aspects, quantitatif et qualitatif. Le volet quantitatif se résume par l’élection qui convie la nation aux urnes où le plus grand nombre s’impose. Les populistes jouent sur cet aspect démonstratif du processus pour fausser la course normale des institutions nationales. Ainsi, nos Présidents se soucient ou bien gouvernent pour les manifestants qui leur étaient favorables le jour des élections, en l’occurrence, ceux qui ont bloqué les rues, incendié les immeubles, professé la terreur. Au nom du clientélisme, on les loge, les nourrit, les casse sans tenir compte de l’existence des valeurs haïtiennes et  la potentialité nationale.

 

Le volet qualitatif de la démocratie concerne les institutions nationales. En effet, un pays est géré par des institutions non pas par des individus. Les institutions symbolisent l’ensemble des expériences d’un peuple et les mesures prises pour assurer la paix, construire le progrès, planifier le bien-être collectif. Guidées par leurs anciennetés et leurs attributions, les institutions forment l’ossature du système démocratique.

 

Chez nous, comme un orchestre, les institutions fonctionnent sous la baguette du Président. On recommence à zéro après chaque élection, comme la vie reprend après chaque cyclone. Nous devons adopter une stratégie laquelle mettra nos institutions à l’abri des vicissitudes politiques et électorales.

 

De plus, contrairement aux rumeurs, la démocratie ne se définit pas uniquement par des élections libres, mais par l’existence d’institutions démocratiques. Dans notre cas, nous continuons d’œuvre sur des vestiges totalitaires. Le plus sage de nos Présidents s’expriment comme de vulgaires bourreaux. Et, puisqu’il n’y a plus de cachots politiques, on exécute nos concitoyens au grand jour en pleine rue.

 

Connaissant ses imperfections, nous devons proposer une solution, la rectification de notre système démocratique en intronisant une réforme générale.

 

 

Les rectifications de base

 

Après avoir énuméré les six failles les plus grotesques de notre système démocratique, proposé de multiples rectifications, il faut concevoir la création de les nouvelles institutions nationales.

 

Notre gestion politique est aussi archaïque qu’une bourgade préhistorique. Ce ramassis de mesures inappropriées et de formules déphasées engendre finalement l’ingouvernabilité. Notre système politique doit être repensé pour pouvoir compenser ses failles.

 

Le secteur public haïtien regroupe le Gouvernement, l’Administration publique, les Services publics et les Industries publiques.

 

Pour rectifier notre système politique nous devons donner la priorité à la décentralisation politique, le rehaussement du standard de qualifications, le renforcement de l’autorité de l’État, la redéfinition des attributs des trois pouvoirs, l’intégration sociale.

 

La décentralisation politique. La décentralisation politique, comporte deux volets : la délégation du pouvoir et le décongestionnement administratif.

 

La délégation du pouvoir diminue les prérogatives du Président de la République qui aujourd’hui règne comme un monarque. Il faut réduire ses droits dans les domaines suivants : sécurité, finances, services publics et certaines nominations importantes. Les Maires verront leurs pouvoirs augmentés.

 

Le décongestionnement administratif  implique la restructuration globale du secteur public. En outre, il faut une distribution équitable des ressources publiques. Administration et services publics doivent desservir ville et campagne. Ainsi, tout citoyen, en ville comme à la campagne doit bénéficier de la même qualité de services, une couverture universelle.

 

Le rehaussement du standard de qualifications. La décentralisation et la restructuration ne suffisent pas pour rendre le secteur public efficace. Il faut organiser des concours d’entrée dans le secteur public. Aujourd’hui, on n’exhibe pas de diplômes, ne subit pas d’épreuves, ne passe des entrevues avant d’être admis dans ce pandémonium, dénommé secteur public.

 

Il est inadmissible que les jeunes qui laissent le pays aujourd’hui pour se perfectionner à l’étranger, seront invités cinq ans plus tard à rester à l’extérieur, s’ils ne disposent pas de contacts ou de parrains pour paver leur recrutement.

 

Dès le cycle primaire, nos jeunes doivent pouvoir projeter une carrière dans le secteur public, comme ils nourrissent des engouements pour les professions libérales. Les études cesseront d’être une triste aventure quand elles aboutissent à la gratification matérielle et spirituelle. Ainsi, nos concitoyens seront mieux formés, l’État mieux assisté.

 

Nous devons lire dans nos journaux des annonces pareilles : « Il est porté à la connaissance du public qu’un concours d’entrée sera organisé à telle date en tel lieu. Les postulants sont invités à s’inscrire à tel bureau. Par ailleurs, telle institution dispose d’un nombre de postes vacants à partir de tel mois. Les personnes qualifiées sont invitées à retenir une date pour une entrevue professionnelle. »

 

Le renforcement de l’autorité de l’État. Expression de l’autorité morale, l’État est le garant de la souveraineté nationale. On déplore que tous les gouvernements qui sont élus après 1986 ne disposent pas de programme politique, sont versés dans l’improvisation. Confronté à la médiocrité, l’État perd sa raison d’être, se dévie de sa mission.

 

Le populisme est une forme de pollution politique. Ainsi, quand un Président embrasse la cause des masses, il trahit le secteur de la production, gifle le monde du travail, entretient le chômage, rassure le marasme économique. Favorisant l’impunité, il s’entoure de voleurs et d’assassins.

 

En 1946, les tenants du pouvoir prônaient la « promotion de la bourgeoisie noire » dont les membres devraient jouir les mêmes privilèges que les mulâtres. Les personnes qualifiées intégraient le secteur public, les jeunes talents recevaient des bourses d’études internationales, la classe moyenne bénéficiait du programme d’extension de l’enseignement public, plus précisément les lycées. Ces programmes n’exigeaient aucune forme de parrainage. Mais, en 1957 le mouvement anti-classiste renversa la situation, avec la montée illégale du prolétariat, lequel inféoda l’appareil d’État. Ce cataclysme entraîna la fuite des cerveaux, l’abandon de la production, le déclin des villes, l’effondrement de la Capitale, enfin les déboires des grandes familles haïtiennes. Parmi les consuls, les administrateurs, les commandants soit les hommes les plus influents du pays, ceux qui avaient le droit de vie et de mort sur la population, on comptait une infinité d’illettrés.

 

Pour sauver la nation, pour restaurer l’autorité de l’État, il faut ressusciter l’élitisme qui autrefois a fait notre grandeur. En d’autres termes, il faut confier la direction du pays à l’élite nationale.

 

La redéfinition des attributs des trois pouvoirs. Le pouvoir politique est divisé en trois branches : Exécutif, Législatif et Judicaire. De 1986 à nos jours, les pouvoirs n’arrivent pas à se décanter. Pendant que l’Exécutif, Législatif s’affrontent dans un conflit ouvert, le Ministère de la Justice vassalise le Judicaire. Dès que l’Exécutif aura perdu le monopole du pouvoir, les autres branches retrouveront leur autonomie.

 

L’intégration sociale. L’intégration sociale constitue une meilleure gestion du capital humain. Elle affecte le domaine académique, professionnel, social et culturel. Si la majorité de nos concitoyens, riches ou pauvres vivent en dehors d’un cadre social, cet inconfort nourrit l’hostilité, conduit à la division et aux troubles.

 

L’État est appelé à gérer la lutte des classes, situation défavorable à certains mais bénéfique pour d’autres. L’intégration sociale doit être accompagnée de Justice sociale, l’ensemble des institutions et les subventions nécessaires pour assurer la promotion citoyenne et l’évolution sociale.

 

L’effort doit être récompensé et les ressources nationales ne doivent pas être consacrées aux uniquement démunis, la priorité va à la classe moyenne, ceux qui ont un but dans la vie, les garants de la potentialité nationale. L’intégration sociale doit réduire les clivages sociaux, tout en permettant à nos concitoyens de rivaliser avec le reste du monde dans le domaine technique, scientifique, sportif et artistique.

 

Grâce au programme de logements sociaux, nos concitoyens abandonneront les taudis obscures pour vivre dans des immeubles modernes, munis de terrains de jeux, de piscines, de jardins afin de transformer la mentalité et les mœurs haïtiennes. En d’autres termes, l’intégration ne peut pas se faire sans un « programme d’embourgeoisement » de la société haïtienne tout en posant le problème de l’identité nationale.

 

Pour conclure, après avoir énuméré les six failles qui rendent notre système politique dysfonctionnel, à savoir : la crise électorale, la nature triviale de nos dirigeants, la crise primaturale, les dérives du pouvoir exécutif, les mécontentements populaires, l’orientation populiste de la nation, je propose des rectifications lesquelles devraient conduire au déblocage de la crise nationale, à savoir : la décentralisation politique, laquelle inclut la délégation du pouvoir ainsi que le décongestionnement administratif ; le rehaussement du standard de qualifications dans le secteur public, par l’organisation des concours d’entrée ; le renforcement de l’autorité de l’État, sans oublier la redéfinition des trois pouvoirs ainsi que l’intégration sociale.

 

 

La transitoire politique

 

En analysant la démocratie haïtienne à la lumière de la théorie de la « forme et de la substance », on peut conclure que notre système politique est fondée sur la forme, la façade, l’apparence. Il s’identifie en partie aux normes démocratiques occidentales, en adoptant les principes suivants : organisation d’élections libres, liberté d’expression et séparation des trois pouvoirs. Mais en substance, il est une démagogie putride, une dictature rétrograde dans la mesure que les vestiges totalitaires continuent d’entraver le bon fonctionnement de l’appareil d’État, que le Président est libre de piller, d’incendier et d’assassiner sans rendre compte de ses actes.

 

L’histoire politique des peuples passe par un recyclage social au cours duquel des parties disparaissent quand d’autres émergent. Ainsi, ceux qui veulent instituer la démocratie en Haïti doivent ériger de nouvelles institutions tout en déracinant les structures totalitaires sur lesquelles se repose notre existence.

 

Aujourd’hui, le pays est divisé en trois camps : les optimistes, les pessimistes et les sceptiques. Ce tableau représente le dossier médical, le profil psychiatrique d’un État en faillite où les citoyens sont responsables directement ou indirectement de la situation.

 

Nous avons atteint un carrefour où chacun doit décider s’il veut continuer de vivre dans l’esclavage : malnutrition, insécurité, insalubrité, enlèvement, prostitution, déchéance ou bien l’abolir en prenant la direction des événements comme les pères de la patrie l’ont fait, deux siècles avant.

 

Pour résoudre la crise nationale, il faut renverser l’équation en exploitant le mécontentement populaire pour former le camp du changement, l’alliance des mécontents.

 

Les contradictions politiques n’ont pour cure que les rectifications ; les crises, les réformes. Aucun gouvernement élu, bon ou mauvais ne serait en mesure d’introniser les réformes telles que je les propose sans provoquer l’effondrement de l’État. Ainsi, je recommande « l’avènement d’un gouvernement provisoire » dont la mission serait de rectifier notre système démocratique. 

 

Maintenant, vous avez en votre procession une historique « feuille de route », laquelle vous aidera à laisser le marécage pestilentiel où la souffrance émane et les rêves s’abîment, pour devenir des artisans du changement, des agents de développement.

 

 

Rony Blain

Fondateur de la Nouvelle opposition nationale

Diplômé en philosophie, lettres et sciences politiques

blainrony@yahoo.com

 

New York, 1 novembre 2012

 

 

 

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