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21 août 2023 1 21 /08 /août /2023 06:10

ORAISON FUNÈBRE DE MARC LIONEL PHILIPPE AUGHUSTE

Le décès de Marc Lionel Philippe-Auguste survint deux ans après le passage de ma mère. Ainsi, il est pour moi, un devoir funèbre, un exercice spirituel d’être présent parmi vous pour revivre mes deuils antérieurs.

Ainsi, en arrivant au Pinelawn Cemetery où Marc Lionel devrait se reposer, j’ai eu le temps de me recueillir sur la tombe de mon oncle et celle de sa mère. Dans les environs est aussi inhumé mon ancien docteur que le coronavirus a fauché, à coté de l’épitaphe d’un ancien ami qui m’a guidé dans mes études.

Dans l’ensemble, la mort ne devrait pas nous effrayer. Mais, quand on pense à la souffrance physique, l’adieu à ses proches, la perte des vieilles habitudes, la nostalgie de la terre, autant d’incertitude et de surprise, on s’éloigne de toute possibilité de départ.

Au fond, l’homme est immortel. Faut-il passer par la mortalité pour pouvoir atteindre l’immortalité ?

Pour vous dire que les trépassés naissent sous d’autres cieux. Par contre, ils nous voient, nous entendent sans se faire remarquer. Ils attendent la bière, s’ils étaient allemands, la vodka, s’ils étaient russes, le coca, s’ils étaient américains, le café, s’ils étaient haïtiens.

Paraît-il que l’individu que nous connaissons n’a jamais existé réellement. Nous nous sommes contentés d’emprunter une forme définitive aux illusions de la vie.

En effet, en vieillissant, le coureur éprouve du mal à monter un escalier, à peine si le cordon bleu se nourrit, le vainqueur, lui est tenu en échec tout au long de la journée.

Puisque la définition de la vie nous échappe, nous nous rougissons sur la mort qui scelle notre ignorance.

La vie et la mort miroitent les deux facettes de l’existence humaine. Il est difficile d’accepter l’une sans accepter l’autre.

Au lieu de blâmer la mort, vaut mieux maudire la vie, celle qui nous a bercés de tant de tendresse avant de nous jeter dans la tristesse.

Puisque la mort dépasse notre compréhension des choses de ce monde, faisons de chaque instant de la vie un banquet, de soleil un bouquet.

La fête en question s’assimile aux sentiments qui nous élèvent, aux rêves qui nous illuminent : compassion, compréhension, admiration.

Le cœur le plus sensible n’est pas en mesure de décrire le deuil. Il s’agit d’un instant sublime, qui nous arrache de l’ordinaire pour nous accueillir sous un ciel mystérieux.

Nous savons tous que la Terre fait germer le bon grain.

Nous espérons que Marc Lionel Philippe-Auguste qui avait un goût prononcé pour la culture devienne un arbre fruitier pour offrir ses fruits aux futurs voyageurs de la terre.

Mes condoléances à la famille ainsi qu’aux personnes affectées.

 

Rony Blain

New York, le 29 juillet 2023

Contact: blainrony@yahoo.com

 

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4 août 2023 5 04 /08 /août /2023 20:19

ÉLÉGIE

 

 

C’est dans le parterre du deuil et des gerbes endolories que germent les maximes de la vie.

 

La vie est un deuil permanent. En effet, si on a la chance de connaître ses parents, autant que ses grands parents, on perd de vue le reste de sa lignée.

 

Sachez que le chemin est long comme nos pas. Moyennant, chaque carrefour nous invite au recueillement.

 

Effectivement, dans la vie, sans le savoir, nous traversons un  nombre exact de carrefours. Je parle des grandes décisions, celles qui nous élèvent aussi bien que celles qui nous abaissent. Finalement, c’est au milieu du boulevard de l’impossible, que nous nous affaissons pour rendre l’âme qui nous a été offerte.

 

Comme nous l’avons vu et constaté dans la nature, la vie nait de la mort. En considérant l’un, il faut envisager l’autre. Il s’agit d’un jeu inextricable dont l’amour, la compréhension, l’entre-aide, altèrent la cruauté.

 

Je dirais même que le berceau et le tombeau forment les deux extrémités de la mort. Ainsi, la vie n’est qu’une transition de la mort à la mort.

 

En dehors des cicatrices de la vie qui nous héritons, c’est l’océan de l’inconnu qui nous attend.

 

Cette vérité donne naissance à la civilisation du mensonge.

 

Mais, il faut savoir, que le mensonge cache une vérité déconcertante.

 

Malheureusement, les vivants ne suivent pas les morts, dans la destiné de ces derniers, autant que les morts ne retournent pas à la vie.

 

La seule chose, sachant que la souffrance est humaine, l’injustice est indubitablement universelle. Les cœurs compatissent aux mêmes douleurs, comme la  vie pâtit aux mêmes sacrifices.

 

Définitivement, il faut dire la vérité. L’homme ne meurt pas. C’est la réalité qui s’efface sous ses yeux avant de le plonger dans les ténèbres du non-sens.

 

On rafraichit son deuil en arrosant de regrets l’épitaphe d’un ami.

 

Ceci nous rappelle, que la tristesse est une grâce larmoyante, qui embaume nos sentiments, comme l’automne charrie les feuilles, jusqu’aux confins de l’autre monde.

 

Pensée émise à l’intention de feu Liliane Pierre Paul.

 

Rony Blain

Poète, penseur, essayiste, critique, chercheur, humaniste.

New York, le 3 aout 2023

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4 août 2023 5 04 /08 /août /2023 20:17

 

ORAISON FUNEBRE DE LILIANE PIERRE PAUL

 

Samedi dernier, j’ai assisté aux funérailles d’un ami. Au cours de l’événement, puisque les interventions fusaient de toute part, j’ai dû céder aux circonstances en lisant quelques lignes que j’ai griffonnées spontanément.

 

Essentiellement, je disais : « Je vois dans la disparition de mon ami, la dispersion d’une génération, la mort d’une Haïti. Je souhaite que le pays futur soit meilleur. »

 

Pour être plus précis, je m’apitoyais sur le sort de notre nation qui ne produit plus de citoyens distingués mais aussi sur le sort de nos communautés externes soit la diaspora où les jeunes générations n’héritent pas nos passions intellectuelles, celles qui ennoblissent le caractère.

 

Aujourd’hui encore, je ne m’étais pas remis de cette rencontre funèbre, qui réunissait parents, proches et amis qui avaient raté les enterrements célébrés au cours de la période du coronavirus.

 

Oui, vers six heures de l’après midi, allongé au lit, je méditais sur ma propre fin. En disant : quel gaspillage ! Mes regrets de ne pas pouvoir accomplir les choses les plus faciles qui se trouvent à la portée de ma main, mais qui reculent à mesure que je m’y aventure.

 

Dans un dernier bond, j’ai pu sortir du lit avec l’image de la mort flottant sur mes paupières, pour être ensuite assommé par la nouvelle du décès de Liliane Pierre Paul.

 

Le journaliste nous a laissé au moment où notre pays souffre d’une pénurie de femmes, de citoyens tantôt d’être humains.

 

La défunte a émergé sur la scène nationale, plus précisément sur les ondes au cours des années soixante dix, à l’époque la plus difficile de notre histoire quand la liberté d’expression n’était pas admise sous peine d’intimidation, d’exil, de torture et de disparition.

 

Échappée à la dernière option, Liliane n’avait pas fait le calcul du danger, mais avait envisagé le bénéfice de la vérité.

 

En rhétorique, je suivais des cours du soir qui s’achevaient à neuf heures, au Collège Métropolitain. Habituellement, une heure avant le renvoi, mes condisciples refusaient d’attendre la fin des cours. Ils se précipitaient vers la sortie. Car, certains d’entre eux habitaient à Carrefour, Carrefour-feuilles, Pétionville, Delmas. Il fallait mettre du temps pour rentrer à la maison pour savourer la version de Nouvelle politique en créole que Liliane Pierre Paul et Anthony Pascal, dit Kompè Filo présentaient.

 

Cette histoire de Radio Haïti, je l’ai sucé avec le lait. Mon frère ainé qui était en charge de me conduire à l’école, tous les matins, dès six heures, il s’installait devant le poste de radio pour écouter l’éditorial présenté par Jean Dominique. Il a fallu plusieurs interventions pour le tirer de là avant de le forcer sous la douche.

 

Mais, quand Radio Haïti a cessé d’émettre en 1980, j’en ai fait allusion à mon père qui pour tout recours m’invitait à me taire. Finalement, l’histoire est sortie de mon esprit là où elle est rentrée.

 

De retour d’exil en 1987, Liliane a préféré fonder son propre service, la Radio Kiskeya en collaboration de Sony Bastien, Marvel Dandin pour véhiculer à leur guise la ligne médiatique qui leur parait être la plus appropriée.

 

Jean Dominique, Liliane Pierre, Anthony Pascal & Co. ont été déçus de voir le malheur que la démocratie a entrainé. La liberté d’expression pour laquelle, ils ont donné leur vie,  pue comme une porcherie. En effet, en se proliférant, la presse haïtienne s’est prostituée, s’est prolétarisée avant de devenir la risée publique.

 

Le totalitarisme est mort pour faire place aux élections truquées, enlèvements spectaculaires, intimidations flagrantes,  expropriations impertinentes, médiocrités courageuses, ignorance putride, catastrophe institutionnelle, espoir transgressé.

 

D’un autre côté, le passage de Liliane Pierre Paul nous invite à questionner le rôle de la femme dans notre société, elle est plus nombreuse mais peu entreprenante. Nos rues sont remplies d’écolières et d’étudiantes, certes, pourtant, on sent l’absence de la gente féminine sur la scène nationale.

 

S’agit-il d’un phénomène social, un manque d’intégration, un défaut d’orientation académique ?

 

Par contre, sur le Net, beaucoup d’Haïtiennes se versent dans la trivialité, la mendicité et la prostitution.

 

Nous savons que les filles des familles aisées sont formées à l’étranger. Qu’est ce qui explique leur silence et leur absence ?

 

Il nous rester à trouver la cause de cette sclérose qui emballe le monde féminin.

 

Bien sure, la génération de Liliane lisait des romans photos, quand la télévision était à peine connue. Ces jeunes filles disposaient des cahiers de chants qu’elles échangeaient en elles. Elles vivaient de peu en s’habillant entre voisines et amies. Elles ne rêvaient non plus d’entreprendre des études universitaires, car le peu que les familles possédaient, elles l’investissaient dans les garçons. Autrefois, les étaient friandes des lettres d’amour pour pouvoir évaluer le niveau académique de leur soupirant. Dans l’ensemble, elles influençaient le comportement des garçons, en passant par la prestance, l’élégance, l’allure, le langage, le savoir vivre jusqu'à l’éthique. Ce jury n’était pas seulement exigant, on le croirait impossible.

 

En saluant la mémoire de Jean Dominique, Herby Widmair, Bob Lemoine, Nicolas Pierre Rollin dit Alcibiade, Edouard Laventure  dit Kompè Mòloskot, Anthony Pascal, dit Kompè Filo, Ricot Jean Baptiste, Théodore Beaubrun dit Langichatte, le départ de Liliane Pierre Paul tourne la page d’une génération de la radiophonie haïtienne ; la fin d’une époque, l’agonie d’une nation.

 

Merci

 

 

Rony Blain

Poète, penseur, essayiste, critique, chercheur, humaniste.

New York, le 31 juillet 2023

 

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26 juillet 2023 3 26 /07 /juillet /2023 20:22

DISCOURS DE LA RÉVOLUTION

 

La Révolution est la convergence des luttes internes en vue d’imposer une nouvelle direction à la nation, en proposant la création de nouvelles institutions, tout en promulguant de nouvelles lois.

Dans l’ensemble, la Révolution vise la rectification des contradictions chroniques, les injustices révoltantes, responsables de la carence institutionnelle aussi bien que la décadence sociale.

Faut-il engendrer une nouvelle Révolution ?

Si la question se pose en Révolution, la réponse doit être obligatoirement révolutionnaire.

En effet, le salut national réside dans la Révolution.

Haïti a déjà connu cinq Révolutions. Celle de 1804 qui a conduit à l’Indépendance; celle de 1806, quand le Général Alexandre Pétion fonda la République de l’ouest, régime dont nous héritons; celle de 1946 qui a initié l’intégration sociale des noirs ; celle de 1956 qui a fini sa course dans le totalitarisme en provoquant l’implosion nationale; celle de 1986 qui garantit la liberté d’expression sans pouvoir imposer la stabilité politique.

Dans mes écrits antérieurs, je dénonce la duplicité de la transition aussi bien que l’ambivalence des élections.

En effet, de 1946 à nos jours, Haïti a connu plus d’une dizaine de gouvernements intérimaires. Puisque ces instances sont perdues dans des tautologies étourdissantes, elles se contentent de tuer le temps, laissant ainsi au destin de décider de nos sorts. 

A priori, le Gouvernement intérimaire a pour mission de s’attaquer au principe qui le produit, en oeuvrant pour la stabilité tout en rectifiant les contradictions institutionnelles.

Dans notre cas, puisque, l’étape rectificative a été vandalisée, on se précipite vers la tenue d’élections, démarche qui exacerbe l’insécurité, l’instabilité, aussi bien que  l’incurie.

Evidemment, nous n’avons pas atteint la maturité politique nécessaire pour entamer une rupture idéologique, une bifurcation institutionnelle pour rompre définitivement avec le cercle vicieux.

Par contre, notre survie dépend uniquement de la Révolution laquelle emprunte l’esquisse d’un passage obligé aussi bien que la prépondérance d’une nécessité historique.

Pour vaincre le cercle vicieux, il faut s’opposer aux pratiques traditionnelles.

La Révolution s’impose dans la mesure qu’il faut entreprendre une rupture radicale avec la tradition infâme, aussi bien que le passé déplorable.

Evidemment, personne n’appuie le pillage, l’incurie, l’insécurité,  l’injustice, l’improductivité, le tâtonnement, la misère.

La Révolution initie un chantier tout en prônant une nouvelle direction, telle que progrès,  développement, production, emploi, décentralisation, intégration superposés aux retombées positives de la modernité.

A ce carrefour vertigineux de l’histoire nationale, il faut statuer sur le bilan de nos acquis, aussi bien que le déficit de nos manquements.

Pour énumérer les acquis révolutionnaires, il faut se situer en 1930. Port-au-Prince comptait un lycée. On ignore la réalité académique de l’arrière-pays quand la nation accusait un taux d’alphabétisation en  dessous de dix pour cent. Pratiquement, les noirs n’étaient pas admis dans certaines institutions comme la fonction publique, l’académie militaire, la faculté médicale. On y tolérait des figurants comme le Général Paul Eugène Magloire qui allait devenir Président, comme le Docteur François Duvalier qui allait remplir aussi cette fonction. C’est à partir de 1951, soit la fin du système d’apartheid, que les noirs commençaient à recevoir des bourses d’études internationales, qu’ils intégraient le secteur public, ainsi que les autres institutions. Rien que pour vous dire qu’un citoyen noir n’était pas autorisé à fréquenter certains endroits s’ils n’étaient pas accompagnés d’un mulâtre. Alors, on disait ‘Gain you mouche lan laite là ».

Notre génération porte les sévices de la Révolution de 1956. François Duvalier, digne héritier de cette Révolution, volant changer la mentalité haïtienne, a détruit Haïti. En instituant une dictature, il a choisi de piètres collaborateurs ; le pillage de la caisse publique était toléré voire encouragé ; il pourchassait impitoyablement ses opposants.

Après trente années de dictature qui a pris fin en 1986, il ne restait plus rien aux pays, ni citoyens ni institution. Son régime a immolé la quintessence de la bourgeoisie noire, pour nous abandonner à la merci de l’actuelle vermine.

Aujourd’hui, nous sommes confrontés à cette réalité à savoir si l’Haïtien est un être humain ou une bête sauvage?

Je dois vous faire remarquer que malgré mes exceptionnels travaux sur la problématique nationale, je ne cours pas le monde sous le titre d’expert en affaires haïtiennes. Je m’éloigne le plus que possible de la table de négociations pour éviter de capitaliser involontairement sur la cause commune.

A mon avis, certains savoirs sont sacrés. Il est préférable pour leur tenant de finir dans la pauvreté que de connaitre l’opulence.

Pour conclure, l’histoire témoigne que les transitions politiques haïtiennes n’affichent pas la prétention de s’attaquer aux facteurs toxiques qui génèrent le trouble et l’instabilité. Les Transitions débouchent plutôt sur des élections déconcertantes.

En 1950, seulement à mi-mandat, le Président Dumarsais Estimé convoitait un second mandat.

En cette même année, Président dans un premier temps de la junte militaire qui assurait la période intérimaire, Paul Eugène Magloire était l’unique candidat au suffrage organisé par la suite par l’Armée haïtienne.

En 1957, victorieux de l’élection organisée par l’institution militaire, deux ans avant la fin de son premier mandat, soit en 1961, François Duvalier organisa une nouvelle élection, à laquelle un seul candidat était admis, afin de s’octroyer un second. Finalement, en 1964, avant la fin de son second mandat, à l’instar du Général Alexandre Pétion, le dictateur se décerna la présidence à vie.

Comme vous l’avez constaté, les difficultés résident au niveau des Pouvoirs exécutif et législatif.

Puisque nous avons un problème systémique, il faut recourir à d’autres fondamentaux pour rectifier nos tares institutionnelles.

En d’autres termes, la crise institutionnelle peut être résolue par l’adoption d’une nouvelle chartre nationale.

Dans l’ensemble, c’est pour la première foi dans notre histoire que les militants disposent d’une marche à suivre, incluant, réforme, feuille de route, manifeste soutenues par de savantes propositions de sortie de crise.

Il faut reprendre le mouvement  « table rase »  là où on l’a laissé en 2019, en gardant en esprit l’agenda suivant, à savoir : Édification d’un Nouvel état, Intronisation d’une réforme générale, Émergence d’une nouvelle élite politique.

Les citoyens doivent manifester en faveur d’un Gouvernement Parallèle lequel sera appelé à lancer le chantier révolutionnaire.

La situation nationale peut se redresser en vingt et un jours, si on tient compte de mon postulat, en l’occurrence, l’Alternative historique.

 

Rony Blain

Auteur du Guide de la réforme haïtienne

Initiateur de la Nouvelle opposition nationale

Coordinateur de la Plateforme populaire pour le progrès

New York, le 17 juillet 2023

blainrony@yahoo.com

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18 mai 2023 4 18 /05 /mai /2023 01:39

DISCOURS POLITIQUE No 20

 

Si la crise nationale nous échappe pendant si longtemps, c’est à cause de nos croyances. Finalement, nous avons un problème de croyance, disposé en plusieurs paliers : obscurantisme, égocentrisme, suffisance. Ainsi, nos propres conceptions nous éloignent de la réalité objective, pour nous abandonner au bord de la faillite.

 

Ceux qui veulent résoudre la crise nationale doivent s’attaquer à nos croyances, nos comportements claniques.

 

Il faut accepter que la crise haïtienne  soit de nature synthétique. Nous ne sommes pas engagés dans la guerre de religion. Nous ne combattons pas d’armée étrangère sur notre territoire. Nous ne sommes non plus exposés à la guerre civile. La population n’est pas menacée par des endémies.

 

Par contre, nous avons abandonnés volontairement l’agriculture ; les paysans rentrent dans les villes ; les carrefours de nos rues sont infestés de motocyclette-taxi ;  avec l’appui des oligarques, des politiciens, de l’international, les bandits réclament la gestion de certains quartiers.

 

La majorité silencieuse cuve sa complaisance ; une partie de la population rêve de s’émigrer ; de leurs côtés, perdus dans une lutte fratricides, nos émigrés refusent d’appuyer la cause nationale.

 

Si aujourd’hui la patrie est désarmée de ses moyens et de ses recours, c’est que ses fils ont investi dans des candidats qui ont violé leur confiance.

 

Puisque le ciel nous abandonne à nos sorts, nous devons gravir les pentes de l’impossible sur nos genoux, pour atteindre la stabilité sociale, et le développement durable.

 

Pour certains, l’absence de repère serait responsable de la dérive constatée au niveau du débat national. Cette dérive est due à notre croyance, situation que j’ai soulignée récemment.

 

A ce carrefour historique, il faut trouver un terrain d’entente.

 

Vu leur passé équivoque, les signataires des derniers accords politiques n’inspirent pas confiance. Leurs lèvres chancèlent sous le poids de leurs cruels boniments ; leur front porte le sceau de la trahison ; leurs mains exposent l’empreinte du trésor national, pillé.

 

La question est celle-ci ; comment trouver un terrain d’entente.

 

Finalement, seule l’Alternative que j’agite depuis plus d’une dizaine d’années, a survécu les injures du temps et les avaries politiques.

 

L’Alternative en question compile un ensemble de documents, tissé sur plus d’une vingtaine d’années d’observation, d’études et d’écriture. Cette proposition  contient un Manifeste, une Feuille de route, le livret des réformes à quoi faut-il ajouter la liste des membres pressentis du Gouvernement Parallèle.

 

Aujourd’hui encore, vu les débordements à gauche et les renversements à droite, ce document s’éteint constamment sur le parcours de son utilité. Il doit être ressuscité autant de fois qu’il est nécessaire.

 

Profanée, piétinée, violentée, la Constitution nationale autour de laquelle le débat politique devrait pivoter, représente une pomme de discorde.

 

Il ne reste que mon œuvre qui placée au centre de la table de dialogue départage les protagonistes exaltés.

 

Mon rêve était de placer un guide politique dans chaque main destinée aux urnes.

 

Le problème, c’est que chez nous, on se moque des valeurs pour  applaudir les voleurs.

 

Je n’ai qu’une haine au cœur, quand je devrais me réjouir de mon excellence, c’est le fait de constater que mes concitoyens ne sont pas en mesure de saluer les choses élevées. Ainsi, ils ne savent même pas dans quelle direction se trouve la porte de sortie de la crise.

 

Je comprends la situation. Nos villes sont aussi élégantes que les grottes préhistoriques. Privées de musée, de bibliothèque, de salle de spectacle, de cinéma et d’autres maisons de culture, nos rues sont couvertes de la noirceur de l’obscurantisme.

 

Puisqu’il s’agit d’un modèle original, sentant l’odeur de la bougie des nuits de veille, mes œuvres politiques réclament déjà l’essentiel de la pensée politique haïtienne.

 

Nous ne sommes qu’au début des hostilités.

 

La cause réclame le sang autant que la vue réfute la lumière.

 

La spirale de violence gicle ses laves mortifères après plus d’un siècle de mensonges,  de déboires,  d’abomination et de manipulations.

 

La façon dont les choses sont disposées, cela ne pouvait être autrement.

 

Continuez de trancher les tètes, d’incendier les logis. Il s’agit de la même équation : les Haïtiens se déchirent, les noirs s’entretuent. Il faut intervenir pour calmer l’élan de ces sauvages.

 

C’est ainsi que le spectacle se présente aux observateurs internationaux. Les  délires irrationnels d’une nation en péril.

 

L’absence de repère est due au fait que toutes les indicateurs, ont été vandalisées. Ce qui nous invite sur des sinuosités incertaines.

 

Le chemin du changement, je l’ai indiqué. Le phare de référence, je l’ai installé.

 

Un jour viendra, une génération découvrira mes écrits, et ce sera le salut.

 

Ce que le monde vous inspire n’est pas de vous. N’hésitez pas de le vomir aux passants.

 

 

Rony Blain

Initiateur de la Nouvelle opposition nationale

Auteur du Guide de la réforme haïtienne

New York, le 13 mai 2023

Contact : blainrony@yahoo.com

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2 mai 2023 2 02 /05 /mai /2023 22:24

COMMUNIQUE  No1

La Nouvelle opposition nationale, assistée de la Plateforme populaire pour le changement, invite formellement la population, à cesser la chasse aux bandits. Ces circonstances aggravantes, celles qui ruinent l’espoir d’une nation,  plaident en faveur du changement radical.

Vos manœuvres irrévérencieuses ne font que renforcer la position de vos ennemis jurés, en l’occurrence, ceux qui dilapident le trésor public, qui ravivent les flammes de l’inflation, qui limitent l’accès au service de base, qui arment les bandits qui désarment la population.

Que nos ennemis sont nombreux. A cette liste faut-il religieusement insérer : Le Gouvernement haïtien, La Justice haïtienne, La police nationale, La presse haïtienne, Les Gouvernements impérialistes, Les oligarques toxiques, les Politiciens malodorants pour conclure sur les citoyens malveillants.

Au lieu de légitimer le Gouvernement intérimaire, qui a montré ses limites, à travers ses incompétences et ses lacunes, il vaut mieux paver le trône du Gouvernement parallèle, expression d’une alternative équitable, dont les signataires attendent vos adhésions pour rentrer en scène.

 

Signé

 

Rony Blain

Initiateur de la Nouvelle opposition nationale,

Coordonnateur de la Plateforme populaire pour le changement

Moraliste

New York, le 2 mai 2023

 

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23 avril 2023 7 23 /04 /avril /2023 00:20

 

CONFÉRENCE DE PRESSE

RETOUR SUR LA STRATÉGIE DE CHANGEMENT

Conférencier : Rony Blain, diplômé en politique, philosophie, lettres

Haïti, Christ-roi, le 14 janvier 2023

 

 

Avant-propos

 

Avant d’entamer mon discours, je dois vous confier  la raison pour laquelle, je m’attache au projet de transformation du paysage politique national.

 

On m’avait appris, que la dictature de 1957 avait forcé à l’exil tous nos intellectuels. Ainsi, je pensais que ces derniers travaillaient sur un projet de retour, quand ils auraient l’opportunité de reprendre les choses en main.

 

Il fallait attendre la Révolution de 1986, lorsque la dictature fut renversée, pour constater que notre société n’a produit que des ambitieux. Il fallait trouver un fauteuil pour chaque aspirant, même quand nous savons qu’un seul n’est convoité.

 

J’ai laissé le pays une année après, pour faire des études approfondies. Cette distance, ne m’a pas empêché de ressentir les diverses crises, qui frappent notre nation.

 

En 2003, soit la veille du Bicentenaire national, j’ai pris l’engagement de plancher sur la crise nationale, afin de parvenir à une solution définitive.

 

Une occasion en or s’était présentée à moi, pour mettre mes conquêtes intellectuelles à bon escient.

 

Je dois vous dire comme pour vous faire comprendre, que même quand la crise nationale projette ses propres spécificités, elle empiète sur une réalité universelle, c’est-à-dire, des situations que d’autres peuples ont connues au cours de l’histoire.

 

Ainsi, il faut une approche méthodologique de la crise nationale, partant d’analogie, pour aboutir à l’exceptionnalité, ensuite  dégager des pistes de solution durable.

 

L’heure est à l’innovation, pas aux errements.

 

Ainsi, j’affirme et confirme, que personne n’a encore fait une approche aussi savante, de la crise nationale, en dehors de mes écrits, dans lesquels, je publie un nouveau paramètre, soit les fondamentaux d’un nouvel État, les fonts baptismaux d’une nouvelle République. 

 

Puisque mes écrits dégagent un caractère didactique, peuvent-ils vous aider à changer d’attitude ? Car, le changement politique, n’est autre qu’un changement d’attitude.

 

 

Introduction

 

La crise nationale s’est aggravée, avec la récente fermeture des routes, des ports suivie de la pénurie de carburant.

 

Ces événements entrainent l’augmentation des prix, la perte de l’emploi, alimentant ainsi, un déséquilibre structurel mortifiant.

 

Pour mieux définir la situation nationale, je dirais que le pays vit une période épouvantable, causée par l’insécurité, l’instabilité, l’inflation, ainsi que d’autres méfaits.

 

La qualité de vie s’est détériorée, avec la chute morale de la société haïtienne. Prostitution, mendicité, perversité, criminalité, sont justifiées voire encouragées.

 

L’État haïtien, tel il s’affiche, représente l’ennemi numéro un de la nation, épouse parfois, la fureur  d’un danger social.

 

Face à cette situation pressente, soit le crime organisé, il faut une sortie de crise urgente.

 

Depuis 1986, date charnière qui marque la rupture avec nos passés honteux, pour nous conduire aux déboires actuels, les acteurs politiques, ont intenté une infinité de sauvetages malheureux, mal adroits, malveillants.

 

Ces diverses tentatives de sortie de crise, ces successifs avortements douloureux, témoignent la carence académique des initiateurs, exposent l’ignorance de l’histoire nationale, traduisent, l’ambition politique des uns et des autres.

 

Pour faire échec au traditionalisme, lequel serait la cause principale de nos malheurs, un nouveau front doit s’ériger, pour répondre à l’urgence de l’heure.

 

Le nouveau front dont il est question, doit s’établir sur trois principes, à savoir, l’Alternative historique, la Réconciliation nationale et enfin la Mobilisation générale.

 

 

Alternative historique

 

Comme d’habitude, la dernière mobilisation s’est ironiquement effritée, avant de s’évanouir, sur les propres barricades qu’elle gardait.

 

Ce cuisant échec est dû au fait que le mouvement, s’il faut l’appeler ainsi, ne disposait pas de meneurs avisés, de programme valide ni de feuille de route salubre.

 

En revanche, l’Alternative historique tient compte, des manquements antérieurs, en voulant procéder à la rectification de nos contradictions politiques qui polluent notre univers démocratique. Évidemment, il faut mettre fin au cercle vicieux, ce serpent qui nous fascine, ce marécage qui nous engloutit.

 

L’Alternative historique, qui sert à guider les esprits aussi bien que les actions, prône l’Édification d’un nouveau modèle d’état, l’Intronisation d’une réforme générale, suivie, de l’Émergence d’une nouvelle élite politique.

 

Juste et précise, l’Alternative historique incorpore aussi, la Feuille de route, le Calendrier d’action, le Manifeste, document qui indique l’itinéraire du changement. En outre, l’Alternative identifie l’équipe qui sera en charge, du Gouvernement parallèle.

 

Finalement, l’Alternative politique, qui est une référence inaltérable, un phare infaillible, un carrefour inévitable nous invite sur le sentier, de la réconciliation nationale.

 

 

Réconciliation nationale

 

La société haïtienne s’est désintégrée. On ne reconnaît ni le centre ni le contour. L’agressivité des masses, empiète sur la fragilité des élites. Nos beaux quartiers sont défigurés, par les bidonvilles grimaçants qui les sapent. Nos routes sont infestées de brigands impitoyables. Seul le désordre fonctionne, dans ce faubourg à l’allure préhistorique.

 

Dans cet univers de division, dans cet enchevêtrement de confusion, l’homme est devenu un loup pour l’homme, un requin pour son voisin.

 

Cet affrontement sanglant, dont nous sommes témoins obéit au projet souterrain, lequel vise la disparition de l’homme haïtien si ce n’est la fin de la nation, elle-même.

 

Dans l’œil du cyclone, nos lettrés doivent tout faire pour résoudre leurs différents suivant le principe d’affinité sociale, de fraternité universelle et de solidarité humaine, tout en faisant valoir, les intérêts supérieurs de la nation.

 

La Réconciliation nationale ne peut être qu’une concession individuelle, laquelle invite le citoyen à changer d’attitude, de visée, tout en questionnant la vanité de ses croyances. Cette concession, contribue à l’édification de l’unité nationale, soit la route du changement.

 

La Réconciliation nationale, se définit aussi, par un nouveau dynamisme social, une volonté de changement, on dirait même, un entêtement au progrès.

 

Sincèrement, sans une tentative de rapprochement citoyen, un engagement sincère, tout projet politique, social, économique, est voué à l’échec.

 

En 1986, cette tache, en l’occurrence, la réconciliation, revenait uniquement à la presse haïtienne. Aujourd’hui, les citoyens de bonne volonté, doivent tout faire pour lancer le chemin de fer, du dialogue inter citoyen.

 

Nous voici, au dernier point de notre discours, à savoir, la mobilisation générale.

 

 

Mobilisation générale

 

De 1986 à nos jours, toutes les mobilisations ont connu le même sort. Mal encadrées, elles se sont effritées sur le pavé ensanglanté des villes, immolées.

 

La Mobilisation générale, plus précisément, celle que je préconise, se traduit, par une meilleure disposition à soutenir, ou provoquer, des événements favorables au changement.

 

En d’autres termes, la Mobilisation générale, s’articule autour de la possibilité, d’apporter un appui sans réserve, un engagement sans mesure, à la création d’un Gouvernement parallèle. En ce sens, je préconise, ceci

 

1. Croire dans la possibilité de changement.

 

2. Adopter des attitudes constructives, envers le mouvement de changement.

 

3. Occuper l’espace national, sans rien céder au camp rival.

 

4. Assurer la promotion, du mouvement.

 

La prochaine mobilisation, celle que nous appuyons, doit être calculée, pondérée, organisé, autour des principes susmentionnés, en l’occurrence, l’Alternative historique et la Réconciliation nationale. Il est impossible de se passer de ces fondamentaux, pour arriver à la victoire finale.

 

 

 

Conclusion

 

Pour conclure, je viens de démontrer de façon méthodique, que la crise nationale peut être résolue que la solution veille quelque par, derrière l’horizon.

 

C’est pour la première fois, dans l’histoire de notre nation, que le camp du changement dispose, d’une référence écrite, soit la marche à suivre, pour conduire le mouvement, à bon port.

 

Nous avons échoué par le passé, pour avoir fait confiance à des rusés. Le changement, ne peut être qu’un exercice pédagogique. Le citoyen doit s’instruire, sur le sujet pour ne pas se laisser induire, en erreur.

 

L’Alternative historique, représente le point de départ. Le document indique, l’itinéraire noir sur blanc, les visées du mouvement de changement en essayant de canaliser vers un seul but, l’ensemble des forces démocratiques de la nation.

 

La réconciliation nationale,  vise le rapprochement citoyen, pour pouvoir sauter à l’assaut du développement, de l’intégration, de la décentralisation, la production nationale, la justice sociale et une meilleure distribution des services de base.

 

La Mobilisation générale marque, le début des hostilités, aussi bien que la fin, de l’arbitraire. Le mouvement doit appuyer la formation  d’un Gouvernement parallèle, aussi bien que l’équipe de techniciens, qui sera en charge, du nouveau chantier national.

 

Il ne s’agit pas d’affronter, le Gouvernement provisoire actuel, tentative vaine, et infructueuse. Il serait préférable, de le laisser pourrir, sous le poids de ses incuries. Par contre, avec le temps, le Gouvernement parallèle, dont nous proposons, obtiendra l’assise populaire nécessaire, la légitimité adéquate, la reconnaissance internationale escomptée, pour réaliser sa mission, celle d’édifier un nouveau modèle d’État, soit une nouvelle forme de gestion publique.

 

En vous remerciant, d’avoir répondu à ma convocation, je profite pour vous rappeler, que malgré le climat politique, le déclin sécuritaire, la pénurie générale, et l’inhospitalité patente, j’ai bravé le danger, pour venir verser une accolade patriotique, à mon beau pays.  Il ne faut pas que ce sacrifice, se dégénère en vaines palabres. Le suivi, ne dépend pas de moi, mais de votre appréciation, et de votre compréhension.

 

Comprenez que j’essaie d’écrire, de nouvelles dates dans l’histoire nationale, quand le temps s’est évanoui sur nos genoux indolents.

 

Reprenez forces. Je prendrai courage.

 

 

Merci

 

Contact : blainrony@yahoo.com

 

 

 

 

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7 avril 2023 5 07 /04 /avril /2023 04:02

DISCOURS POLITIQUE No 13

 

 

Je suis incapable de ne pas réagir face aux circonstances actuelles, quand l’insécurité déloge de paisibles citoyens qui ont mis une vie, si ce n’est plusieurs, en tenant compte des propriétés héritées sur plusieurs générations pour s’établir dans le confort.

 

Malgré ces cris et ces souffrances, je n’arrive pas à trancher ni établir une position certaine.

 

Cette chasse à l’homme, s’il faut l’appeler ainsi,  est lancée depuis plus d’un demi siècle. Elle change de masque, de costume suivant l’époque, de nom, de physionomie suivant le règne.

 

On a détruit le Centre-ville. Personne n’a réagi! On a incendié les bas quartiers. Personne n’a dit mot. Aujourd’hui est venu le tour des beaux quartiers. Nous avons obtenu la réponse universelle, celle de se contenter de constater les dégâts.

 

Quand on démolissait le Centre-ville, certains ont construit dans les hauteurs. Quand est venu le tour des villas en montagne, les parties lésées investissent à l’étranger.

 

Les actuels privilèges sont édifiés sur les ruines anciennes.

 

Les magasins fermés du Centre-ville n’ont pas pu se relocaliser. Ils ont simplement disparu de la Grand-rue. Il est question de plus de trois mille entreprises, qui payaient l’impôt, qui offraient des services, qui garantissaient l’emploi, qui dépannaient les particuliers, qui agrémentaient l’espace. Il s’agit de l’âme de la ville que des générations ont pris soin d’allaiter mais qu’on a vu disparaître en un jour.

 

Haïti est privée d’élite, je parle d’une tendance progressiste que nourrit un groupe d’hommes sur des générations d’efforts, de sacrifices, astuces qui les ont permis de gravir le trône des privilèges mérités. L’élitisme, quand il est bien prononcé et bien écrit est l’unique désignation de notre langue qui ne se laisse pas accompagner d’un adjoint, parce qu’il est utilisé dans son sens absolu. Ainsi, une société qui souffre de carence élitiste vit sous les menaces de la foule.

 

En effet, Haïti noie sous une dictature prolétarienne. Nos institutions les plus nobles sont factices, dans la mesure qu’elles ne répondent pas à la mission, celle d’encadrer de nobles citoyens.

 

Cet à quoi nous attribuons l’insécurité serait plus profond et plus subtil.

 

Nous avons un problème de classe, d’identité, de valeurs. Finalement, ces carences engendrent des citoyens penchés comme de faux jetons qui compensent les ambitions personnelles par la ruine collective.

 

Pour gravir, l’Haïtien se contente d’abaisser son vis-à-vis, jusqu’à le faire disparaître. Ainsi, sans compétition ni compétiteur, il se voit admis en première loge de la trahison.

 

Serait-ce la raison pour laquelle, chez nous tout est médiocre, puant, crasseux, ténébreux ?

 

Pour avoir investi notre temps et nos efforts dans cet ouvrage sanguinaire, cette lutte intestine, on oublie que les autres peuples nous devancent sur le sentier de la modernité.

 

C’est dans cette optique que le banditisme affecte les hauteurs de la Capitale dans l’indifférence, l’impunité, l’irresponsabilité. On dirait même qu’on les a convoqué pour pouvoir profaner ces lieux où  l’on respire le sacré.

 

La solution nationale réside dans le changement politique, qui par son imprévisibilité entraîne à coup sûr une perte de privilèges.

 

Sous sa constitution sociologique, le banditisme s’assimile à la résistance au changement, au mépris du progrès, à la complaisance au désordre, au recel de la criminalité.

 

Malgré les fissures, les cassures, les amputations, les déceptions, le grand séisme n’a pas pu changer Haïti. Le banditisme pourra-t-il changer l’Haïtien ?

 

En souhaitant mille malheurs aux bandits, on n’est pas conscient qu’on ne salut pas le voisin immédiat. Qu’on fait souvent semblance de ne pas voir un ami en difficulté quand on se laisse emporter par le vertige du succès.

 

Tout rentrera dans l’ordre quand l’Haïtien acceptera de contresigner le Pacte du progrès et du développement.

 

A l’heure actuelle, l’expertise haïtienne a échoué, dans la mesure qu’elle n’a pas pu déférer une proposition de sortie de crise altière. Elle se contente de parapher des protocoles d’accords paraplégiques.

 

Qui aurait cru que Emilie Prophète, ange de l’écriture, Ariel Henry, mécène de la vie, Rosemond Pradel, aumônier de la sainte opposition auraient du cœur à crocher un tel cadavre, les dépouilles de la patrie.

 

En évaluant judicieusement les faits, j’atteste que l’Haïtien porte en son sein sacré le venin du banditisme, le philtre  de son malheur. On trouvera une solution à cette endémie que lorsque la  question sera légalement posée, l’affaire judicieusement entendue.

 

En vérité, c’est que dans chaque Haïtien, il y a un cochon qui veille, un serpent qui épie, un renard qui guette, enfin l’abominable qui attend patiemment le moment opportun pour égorger sa proie.

 

Certaines personnalités haïtiennes croient que la solution nationale émane de leur présence aux affaires, sans être en mesure d’envisager le contraire. Il s’agit d’une forme de narcissisme politique dont souffre une infinité de nos concitoyens.

 

En 1986, nous avons entamé une rupture avec le banditisme d’état. Aujourd’hui, pourquoi sommes-nous plongés dans cette situation navrante ?

 

Comme nous avons les ronces des embûches à abattre, nous avons aussi les lauriers de nos promesses à cueillir.

 

Puisqu’à l’heure actuelle il est difficile de décanter le vrai du faux, pour mettre chaque citoyen face à ses responsabilités, je dirais que ceux qui n’appuient pas notre alternative appuient le banditisme.

 

Rony Blain

 

Initiateur de la Nouvelle opposition nationale

Auteur du guide de la réforme haïtienne

New York, le 4 avril 2023

blainrony@yahoo.com

 

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22 février 2023 3 22 /02 /février /2023 19:25

RÉCIT DE MON DERNIER VOYAGE

 

 

J’ai séjourné au pays au début du mois de décembre pour laisser à la fin du mois suivant. Tout ce que je peux dire, c’est que Haïti ne peut pas descendre davantage dans les dédales de la barbarie et les faubourgs de l’atrocité. Il est temps pour nous autres concitoyens de bonne volonté de lancer le sauvetage urgent.

 

D’ailleurs, dans cet univers nébuleux, nos engagements nous rehaussent quand notre silence nous efface.

 

Je tiens à faire ressortir, qu’à nos yeux, tout pays paraît merveilleux sauf le nôtre. Nous ignorons le degré de combativité des autres peuples, quand nous autres nous tissons les fantasmes.

 

Sans le savoir ou le vouloir, nous sommes embourbés dans des prétextes, des accusations, des suppositions impudents.

 

En face, les adversaires de la nation disposent de l’argent sale, des armes destructives, des substances hallucinantes ; offrant des postes, des visas, des bourses d’étude, des subventions ainsi que d’autres types de privilèges.

 

Cette situation féroce mérite une réponse altière.

 

Puisque nous accusons un déficit méthodologique flagrant dans nos démarches à la solution ou nos actions à reculons, je compte exploiter cette brèche pour culminer une nouvelle pédagogie politique.

 

En effet, c’est à la lumière de la théorie qu’il faut appréhender nos conditions. Car, les intarissables palabres qui souillent nos débats donnent trop de génie aux débiles.

 

En outre, il faut édifier un rempart imprenable lors des négociations avec les étrangers sur la direction à donner au pays.

 

Actuellement, nous jouissons le statut de sujet, comme un troupeau qui paît dans la savane du désordre, qui s’abreuve au marécage de la misère.

 

J’avalise une théorie inspirée de notre pathologique état de traître à la patrie, de trahison à la cause. Il s’agit d’établir un parallèle entre la crise environnementale et la crise morale.

 

 

*

L’Homme est exposé à deux types de conflits à savoir, la crise environnementale et la crise morale.

 

La crise environnementale découle des conflits causés par une gestion inappropriée à la suite d’une catastrophe naturelle, telle que tremblement de terre, éruption volcanique, inondation, désertification, par extension invasion.

 

En d’autre termes, la crise environnementale n’émane pas directement de nos responsabilités, mais nait de circonstances extra existentielles, c’est-à-dire, des événements qui ne reposent pas sur la volonté humaine, mais qui dans leur sillage accouchent une gestion compromettante, cloche, catastrophique.

 

Par exemple, après un tremblement de terre qui a galvanisé le mécontentement populaire, un gouvernement peut se voir dans l’obligation de démissionner.

 

Contrairement à la crise environnementale sur laquelle je viens de statuer, la crise morale fume l’abstrait. Elle émane de nos jugements lesquels sont guidés par des principes, des valeurs autant de catégories abstraites que nous embrassons.

 

Selon notre définition de la chose, la crise politique haïtienne porte l’empreinte d’une crise morale.

 

A ceux qui veulent quitter le pays, je les confie que notre environnement physique ne contient aucun élément nocif. Le problème qui nous tracasse veille dans notre génome, soit notre personne. Et, cette guerre cessera seulement quand nous aurons fait la paix avec nous-mêmes, autrement, elle nous suit partout où nous mettons les pieds.

 

Entendu, l’homme haïtien traverse une crise morale. C’est ce qui nous fait dire que le changement politique passe par une approche pragmatique soit une conquête scientifique.

 

Il faut conceptualiser la réalité nationale dans toute sa dimension pour pouvoir mater cette panne humaine, ce déficit citoyen.

 

Malgré les cris et les souffrances, la solution tarde à poindre à l’horizon du changement à cause des facteurs énumérés, à savoir :

 

1. La peur de prendre des risques.

2. Le manque de motivation.

3. L’absence d’encadrement.

 

La peur de prendre des risques dérive de notre instinct de conservation, un système d’alerte provenu d’un mécanisme naturel. Il est explicitement exprimé par le fait de ne pas pouvoir établir le pourcentage de succès que nous disposons sur le chemin de cette aventure.

 

Le manque de motivation suinte dans notre milieu social. On croit que derrière l’horizon luit l’Eldorado. C’est ce qui est dit et qui est rapporté. Par conséquent, l’individu essaie de réunir toutes ses forces pour y bondir, se projeter hors de nos frontières insalubres.  Et, même quand on reste au pays, ce n’est que pour constater les dégâts, sans la moindre volonté d’intenter une quelconque rectification.

 

L’absence d’encadrement pourrait être à la base des facteurs susmentionnés. Nos aînés n’ont rien laissé en dehors de l’acte de l’Indépendance, document dont nous servons pour nous asservir.

 

En outre, notre système académique n’est pas adapté à la réalité sociale. Il s’agit d’un centre d’aliénation où l’on enseigne tout sauf le nécessaire.

 

*

 

La destiné nationale est jalonnée de coups d’état, d’élections frauduleuses, est maculée de sang

et de saleté.

 

L’instabilité séculaire serait responsable de notre carence élitiste, du déclassement alarmant et de cette déchéance maléfique. 

 

Si certains se contentent de pérorer sur la crise nationale en psychanalysant la nation, moi je conclus en appuyant une « alternative magistrale » soit une héroïque proposition de sortie de crise.

 

Puisque le sujet de mon discours consiste à établir un parallèle entre la « crise environnementale » et la « crise morale », pour pouvoir attester celle-ci, j’évite de mentionner mes travaux sur l’édification d’un nouveau modèle de gestion publique, celle qui prend en compte l’ensemble de nos contradictions politiques.

 

Merci.

 

Signé.

 

Rony Blain

Initiateur de la Nouvelle opposition nationale

Auteur du Guide de la réforme haïtienne

New York, le 17 février 2023

blainrony@yahoo.com

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3 février 2023 5 03 /02 /février /2023 03:01

 

Il ne s’agit ni ne suffit de boycotter l’actuel régime politique qui nous écrase.

Face aux circonstances navrantes, nous devons œuvrer à l’édification d’un nouveau modèle d’état.

C’est à ce niveau que le mouvement de changement est bloqué. Il n’arrive pas à articuler la phase transitoire, soit l’étape préparatoire.

Ce laxisme se justifie par le fait que nous sommes les progénitures du monstre à abattre.

Involontairement, nous développons un mécanisme de résistance à l’innovation, laquelle apparait à nous sous la forme d’un mystère ou d’une aventure.

En d’autres termes, nous portons en nous les microbes du sous développement, les tares de l’obscurantisme, les séquelles du désordre et de la défaite.

Pour corroborer cet aspect de mon discours, je dirais que le changement passe par une période de convalescence, d’adaptation et d’encadrement. J’insiste sur ce dernier point, car nous nous comportons comme des sourds-muets.

Nous voici aujourd’hui face à une nécessité historique. Il faut repêcher la nation de ses torpeurs et de ses errements.

Le développement auquel nous sommes tous astreints, n’est qu’une forme de santé politique.

 

Ce discours représente mes contributions à la lutte pour le changement.

Merci.

 

Signé,

 

Rony Blain

Initiateur de la Nouvelle opposition nationale

Auteur du Guide de la réforme haïtienne

New York, le jeudi 2 février 2023

 

 

 

 

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