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11 septembre 2022 7 11 /09 /septembre /2022 07:07

LA SORTIE DES LOUPS DU BOIS

Ou

 LE CHANT DU CYGNE

 

Le pays végète depuis 1987 pour n’avoir pas su entamer une rupture définitive avec sa tradition politique. Cette maladresse a contribué à l’instauration d’un « état failli » entaché de crimes, d’incuries et de corruptions, reflet des régimes antérieurs.

 

En 2003, soit la veille du Bicentenaire national, après avoir lu la Constitution, document que je trouve irrégulier, incohérent, déconcertant, j’ai entrepris la rédaction d’une réforme générale. Depuis, j’ai publié des documents additionnels pour répondre aux exigences de l’heure. Le plus utile serait le Manifeste, document de quatre pages qui définit la marche à suivre pour une sortie de crise.

 

Vivant à l’étranger, formé à l’université occidentale, je constate que la crise nationale ne se confine pas à la réalité haïtienne. Si elle est sociale, elle doit être placée dans un contexte sociologique. Par contre, si elle est politique, il faut tenir compte de toutes les théories disponibles pour pourvoir innover nos institutions déficitaires.  

 

Le Duvaliérisme qui a régné pendant trente années avait établi un modèle de régime totalitaire. Trois décennies plus tard, nous éprouvons du mal à rectifier notre système politique pour pouvoir édifier des institutions démocratiques.

 

Même quand nous avons fait des bonds positifs, il nous reste un long chemin à parcourir pour finaliser le changement initié en 1986. Ce chantier inachevé invite toutes sortes d’irrégularités, toutes formes d’excès.

 

Si nous continuons d’organiser des élections sans tenir compte de l’inefficacité du processus, nous ne pouvons récolter que des résultats anti-démocratiques.

 

Loin d’être une démagogie, la démocratie est la plus haute forme de justice sociale dans la mesure qu’elle détermine l’alignement de toutes les institutions étatiques.

 

Scientifiquement parlant, nous n’avons pas inventé une situation appelée « crise ». Il sera difficile pour nous de concevoir une issue appelée « solution » si on ne se réfère pas aux exigences nécessaires, en l’occurrence étude, observation, approche, méthode soit l’ensemble des principes connus, qui aboutissent au but final.  

 

Nos concitoyens évoluent dans l’empirisme, une approche émotive, bornée d’un côté par la haine, délimitée de l’autre par l’arrogance à quoi faut-il ajouter l’ignorance, la sorcellerie ainsi que d’autres malfaçons humaines.

 

Dans l’ensemble, mes grands travaux, l’ouvrage d’une vie ont été biffés pour faire place aux « personnalités », des imbéciles qui débordent leur pâturage pour s’aventurent sur des contrées inconnues.

 

En effet, nos directeurs d’opinion sont de simples tonneaux vides, dont leurs vacarmes mystifient la population.

 

Par exemple, médecins, avocats, ingénieurs, agronomes, ébénistes monopolisent le débat national. Leurs arguments sont irrévocables, leurs penchants irréfutables. On se demande si ces ignares sont conscients de leurs états lamentables aggravés par leurs implications malveillantes.

 

Nous sommes victimes de notre croyance, de nos valeurs et de nos étroitesses.

 

LA SUITE SUR FACEBOOK

 

https://www.facebook.com/search/top?q=sortie%20des%20loups%20du%20bois

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30 juillet 2022 6 30 /07 /juillet /2022 04:44

LA TRAGEDIE DU MANIFESTE

 

Quand on s’adresse à un Haïtien, on ne sait pas s’il faut faire comme si on s’adressait à un chien ou à un chat. Quoi qu’il arrive, cela ne marche pas. L’Haïtien n’a d’oreilles que pour écouter le Blanc.

En un mois, Haïti a savouré toutes les recettes de l’horreur, enlèvement, déplacement de population, assassinat, destruction de propriété ; dix-sept fugitifs sont péris en mer, un médecin qui s’est mis à couvert à l’étranger s’est fait abattre. Loin d’être exhaustive, cette liste n’est que l’échantillon de la gourmandise de nos péripéties.  

Cette horreur ne serait pas si horrible si ce n’est la passivité de « l’opinion publique nationale ». Car tout crime porte la signature du meurtrier; pour tout désastre, il faut trouver la cause.

Moi, je vois les choses différemment, contrairement à ceux qui perçoivent la réalité à travers leurs émotions. Outre mes qualifications, je consacre une bonne partie de mon temps à rédiger des textes salutaires, soit des documents cardinaux. A mon humble avis, aujourd’hui ou demain la nation s’évertuera de trouver une nouvelle direction. Pour cela, il faut un précédant, en l’occurrence le « projet d’édification d’un nouvel État ».

Pour atteindre ce but, il faut un Plan, une Équipe, une Volonté soit le fameux (PEV) qui nous fait défaut.

J’ai élaboré le Plan assimilé au MANIFESTE de la Nouvelle opposition nationale; j’ai préparé une liste de personnalités apolitiques, apparemment crédibles, intègres, humains, responsables qui seraient capables d’exécuter ce Plan ; j’entends par Volonté les bonnes dispositions de nos lettrés à accompagner le mouvement de changement en suivant les directives énoncées dans le MANIFESTE.

En un mot, il s’agit de « l’itinéraire universel » à suivre pour laisser le marécage putride vers « l’édification d’un Nouvel État ».

 

*

Dans la troisième version du MANIFESTE que j’ai publiée en février dernier sur le Net, combinée à la version imprimée que j’ai faite circuler au pays, j’ai dit ceci : « Le GOUVERNEMENT PARALLELE rentrera en fonction aux environs du mois de mai, quand l’opinion publique se montrera favorable à son avènement. »

Comme je l’ai déjà dit et continue de le dire, le MANIFESTE, document qui résume en quatre pages l’ensemble du programme de réforme générale est conçu pour encadrer la Société haïtienne dans sa quête de changement. Les esprits devraient avoir une vision claire de l’itinéraire à suivre pour pouvoir atteindre le but ultime, soit le changement véritable.

Cette ALTERNATIVE POLITIQUE représente l’unique projet viable pour faire sortir le pays de l’actuel marasme. Il faut repenser notre régime politique depuis la base jusqu’au sommet.

J’ai l’impression que moins de cent personnes sont au courant de l’existence du MANIFESTE dont la première version a été rendue public en 2019.

Malheureusement, nos lettrés n’ont pas accordé l’attention qu’il faut au document miraculeux.

Nous avons un « problème de cadrage ». Le public haïtien prête l’oreille aux politiciens qui nous oppriment, aux ambassades étrangères qui nous piétinent, aux choses vulgaires qui nous abaissent.

J’ai bien dit que depuis sa publication en 2019, il est évident que moins de cent personnes sont au courant de l’existence du MANIFESTE. Par contre quand un bandit publie une vidéographie dans laquelle il ricane, il chante, il danse, il tue, il est à même de toucher plus de cent mille personnes en moins d’une semaine.

C’est à ce niveau que règne le blocage. Haïti est privée d’esprits perspicaces, de citoyens responsables, raffinés, humains. Nous sommes une nation d’insensés.

Voulant sauver l’apparence, on sacrifie l’existence. Sans le savoir ou le vouloir, nous sommes devenus des parvenus, des experts qui se ventent mais sans possibilité de contribuer à l’édification d’un « projet collectif ».

Si les gens s’étaient mis à l’écoute des informations, s’intéressaient à la culture, la situation serait différente parce qu’elle aurait reçu une « réponse morale ».

Pourtant, j’ai tout fait pour mettre la presse nationale au courant de cette publication, en l’occurrence, la parution du MANIFESTE.

Notre pays ne dispose pas de rédacteurs compétents, d’analystes qualifiés, de journalistes engagés.

De l’avis de tous, la presse nationale agit à l’instar du bras armé, de l’appareil punitif du système réactionnaire. Puisque l’insécurité est une industrie florissante, nos journalistes se contentent de faire l’éloge des enlèvements, de souligner les massacres jusqu’à plonger la nation dans la psychose. Les esprits sont conditionnés aux drames lesquels sont devenus pour nous un repas spirituel.

Maintenant, il faut se demander pourquoi les nobles informations ne circulent pas sur le Net ?

Malheureusement, la « presse alternative », c’est-à-dire les émissions tenues sur le Net épousent le format de la presse régulière ; celle-là a pris soin de boycotter le MANIFESTE.

Evidemment, nos internautes agissent comme si dirais-je, ils opéraient dans les latrines, sans se soucier des conséquences de leurs actes.

Aujourd’hui, tout le monde cherche une gloire sans grandeur. On publie la nudité, les fleurs, les voitures, les fêtes. On se raffole aussi bien du vulgaire que de l’horreur.

Sociologiquement parlant, Haïti est victime de ses masses, car le pays ne compte plus d’élites. On s’approvisionne à la boulangerie de l’émotion, une voltige qui ne nécessite pas d’élévation. Cabotage !

Entre-temps, un groupe de jeunes rêve de quitter le pays pour des rives inconnues, un autre entend intégrer le secteur public paradis de la corruption, à quoi faut-il ajouter nos émigrés qui assistent insensiblement à l’effondrement du clocher natal.

Dans l’ensemble, personne n’est versé dans la recherche de solution. Les rares regroupements qui signent les Accord politiques, sont composés d’opportunistes perdus dans le jeu du pouvoir. Récidivistes, revenants, hors-la-loi, ils transcendent le problème pas la solution. Pour vous dire, qu’ils complotent contre toute idée de progrès et de stabilité.

Personne ne veut entendre parler de solution. On favorise l’entente, procédure qui permet aux parties en conflits de partager les postes, les privilèges du secteur public, soit une méthode pour pérenniser l’incurie, la corruption, le pillage, l’instabilité, l’insécurité voire l’improductivité.

Dans cet univers malsain, malgré sa hauteur et son utilité, le MANIFESTE fut abandonné à l’appétit glouton du mépris.

Cette question de blocage est posée depuis plus de vingt ans. C’est ce qui me porte à fonder la Nouvelle opposition nationale, puis parrainer l’avènement d’une Nouvelle élite politique.

Fuir le danger, comme le Dr Peigne a fait, comme le groupe de personnes noyées a essayé apparait comme la décision la plus rationnelle sur une base individuelle aussi bien qu’urgente. Dans l’ensemble, elle est peu profitable à long terme dans un contexte collectif. Car, nous avons vu qu’au cours des trente dernières années, s’il faut partir de cette date pas avant, la crise ne fait que s’amplifier pour atteindre les milieux inespérés et le niveau inattendu.

On incendie les temples, on enlève les pasteurs, on assassine pendant la tenue des services religieux, même l’inacceptable est devenu plus ou moins acceptable. Il faut se rappeler que le Président Jovenel Moïse, PDG de la terreur s’est fait assassiner dans sa propre chambre.

Il y a deux ans, je disais journellement à mon audience, que « le bal ne fait que commencer ». Au lieu de suivre mes conseils, de vulgariser mes messages, certains ont préféré cloner mes propos.

L’esprit du MANIFESTE prône la rectification de nos contradictions politiques qui grincent sur les aléas administratifs.

En résumé, il faut transformer la Présidence, pour lui donner le format d’un Conseil présidentiel de trois membres, réduire le nombre de Ministères à sept, diviser le territoire en trois régions lesquelles seront administrées par des gouverneurs, diviser chaque région en trois municipalités lesquelles seront administrées par des Maires, réduire le Parlement en chambre unique réparti sur vingt sept sièges, procéder à la création du Conseil d’état, de la Sureté interne et de l’Institut de la Fonction publique, établir des concours d’entrée dans le secteur public.

Pour conclure les vrais bandits sont nos lettrés qui sévissent au pays aussi bien qu’en terre étrangère.

Un nouveau groupe finira par émerger pour ratifier le MANIFESTE. Entre-temps, il faut se contenter de repêcher les noyés, de déplorer les enlèvements, de s’apitoyer sur les crimes, d’éteindre les incendies, de dénoncer les pillages, de reloger les déplacés.

Cette liste renferme des pathologies sociales, des qualités indésirables, des dispositions reprochables qui seraient la cause de nos malheurs, à savoir : contradiction, antagonisme, obscurantisme, origine, capitulation, charlatanisme, méfiance, compétition, égocentrisme, racisme, sorcellerie, charlatanisme, russe, arrogance.

C’est dans cet univers malsain que grandit la jeunesse, à l’innocence on impose des courbes vertigineuses, des penchants exagérés quand les sourdes menées de l’ambition nous abandonnent dans les bras de la prostitution.

L’issue de la crise ne peut pas être politique, mais morale. Autrement dit, tout règlement politique aboutira à des dérèglements administratifs si on refuse de laisser l’ornière pour l’innovation.

Tant que la volonté de changement ne s’exprime pas à travers l’adoption universelle du MANIFESTE pour exprimer le rejet du système actuel, la nation ne cessera pas d’inhumer ses fils…

 

Rony Blain

Initiateur de la Nouvelle opposition nationale (2007)

Auteur du Guide de la réforme haïtienne (2008)

New York, le 21 juillet 2022

 

 

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22 janvier 2022 6 22 /01 /janvier /2022 23:54

A BERNARD ANTOINE

 

Comme vous le savez, j’ai passé les fêtes de fin d’année au pays, j’ai laissé seulement mercredi.

Ce voyage était entaché de doute et de drame. D’un coté, la pénurie d’essence paralysait les activités, de l’autre, l’insécurité endeuillait les familles.

Mes voisins m’ont reproché d’être arrivé au beau milieu du désastre, au centre du désordre.

J’ai passé les deux premières semaines sans voir la rue. Las de mon confinement, le jour de Noël, j’ai pris la liberté de me tenir devant la barrière largement ouverte, verre à la main délectant les joyeux passants.

Ce séjour était unique par le fait que cette période de festivité se déroule depuis trente cinq ans en mon absence.

Mes impressions me présentent la situation ainsi, le peuple haïtien est très combatif; les masses sont vivaces, je dirais même invincibles.

A côté du désordre, un groupe de citoyens doit œuvrer pour le bien-être collectif. En effet, la « réussite personnelle » a provoqué  « l’échec collectif ».      

Nos intellectuels ont suffoqué l’ensemble de mes « propositions de sortie de crise », soit par jalousie, soit par cruauté ou simple imbécilité.                                         

Nous devons placer des tuyauteries pour canaliser “l’énergie nationale” vers des centres de traitement appelés civilisation.

C’est à ce niveau que débute notre collaboration. Je compte vous encadrer pour vous rendre utile à votre personne ainsi qu‘à votre communauté. Car, le “salut national” repose sur l’épaule des indépendants, ceux qui n’ont rien à perdre.

Nous devons créer une “nouvelle plateforme” pour entreprendre des activités politiques divulguer aussi bien l’“Évangile de la révolution”.

Nos efforts vont être concentrés autour de la PROPOSITION DE SORTIE DE CRISE.          

Nous devons nous entendre sur la formule d’un GOUVERNEMENT PARALLÈLE.

Pendant l’actuel Gouvernement défèque, pue, grimace « l’attention nationale » sera dirigée sur la formule proposée.

Le Programme du GOUVERNEMENT PARALLÈLE consiste à jeter la base d’un NOUVEAU MODÈLE D’ÉTAT, en intronisant les réformes exécutive, législative, judiciaire, sécuritaire, administrative.

Le Projet de décentralisation stipule que le pays soit divisé en trois Gouvernorats et neuf Municipalités. Les Gouvernements municipaux seront en charge de sécurité, commerce, éducation, santé, urbanisme, agriculture, tourisme, production, service de base.

L’exécutif prendra la forme d’un Conseil de trois membres. Unicaméral,                                                                                     le corps législatif sera réduit à 27 sièges.        

Le GOUVENEMENT PARALLÈLE sera composé de personnalités apolitiques connus du grand public.

Nous avons déjà élaboré sur les divergences que comporte ce Projet de “refondation nationale”. Il s’agit de l’abolition du poste de président et celui du premier ministre. Le français doit être l’unique langue officielle quand l’armée sera abolie.                                                                          

Pour conclure, comparativement à certains pays, Haïti est un paradis. Nous avons un problème de gestion. Pour remédier la situation, il faut identifier l’ensemble des « contradictions » qui alimentent la « crise nationale ».

Si on reste dans la dimension haïtienne pour trouver la solution, on n’y parviendra pas. Nous devons apporter notre pierre à la civilisation moderne en intronisant un NOUVEAU MODÈLE D’ÉTAT.

De l’extérieur, notre pays pue comme une poubelle. Il faut du cœur et du courage pour prospecter  afin de trouver de nobles citoyens.

J’attends vos questions et suis ouvert à vos suggestions.

 

Rony Blain

Initiateur de la Nouvelle opposition nationale

Auteur du Guide de la réforme haïtienne

New York, le 22 janvier 2022

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25 novembre 2021 4 25 /11 /novembre /2021 20:43

POURQUOI PAS UN GOUVERNEMENT PARALLÉLE ?

 

Récemment le Professeur Gérald Bissainthe qui est au courant de mon Projet m’a posé la question suivante : « Puisque les élections haïtiennes ne sont que des sélections, comment comptez-vous appliquer cette intéressante solution? Dites-nous en ?

Pour faire face à la situation actuelle, il faut frapper à toutes les portes pour trouver la sortie. Ainsi, les circonstances nous invitent à revisiter l’histoire nationale pour prendre connaissance des stratégies utilisées antérieurement.

Mes réflexions m’ont conduit à la formule de « Gouvernement parallèle » adoptée aux environs de 1990, face au régime du Général Prospère Avril, l’un des pires assassins que l’Armée haïtienne a déféqué.

A l’époque, le « Gouvernement parallèle » a échoué, parce qu’il n’avait qu’une mission : s’opposer au régime réactionnaire sans aucune autre alternative.

Récemment, on a essayé d’introniser ladite formule avec la nomination de l’ancien juge de la cour de cassation, en l’occurrence, Monsieur Joseph Jean Mécène.

L’expérience prouve que les « gouvernements parallèles » énoncés ne bénéficiaient pas d’assise populaire, ne disposaient pas de programme politique. Ses promoteurs utilisaient des patentes de voleurs pour assouvir leurs propres ambitions.

Par sa définition, le « Gouvernement parallèle » est institué à proximité d’un Gouvernement établi antérieurement à lui. Techniquement parlant, le « Gouvernement parallèle » sert de contrepoids dans la balance des négociations.

Vu l’état de la situation actuelle, la formule de « Gouvernement parallèle » s’assimile à la « meilleure stratégie » à adopter si on s’entend sur sa mission, sa stratégie et ses moyens. Il doit pouvoir rectifier l’ensemble des contradictions dont nous sommes l’otage.

Le Président fut assassiné ; les bandits nomment un nouveau Premier Ministre ; la route nationale #2 est fermée, bloquant la libre circulation des véhicules ainsi que la livraison de l’essence ; les femmes se font violer sur le chez du travail ; les enlèvements pleuvent, les balles crépitent.

Il n’y a pas moyen d’avancer ni de reculer ; certains s’effondrent d’autres s’enfoncent. On n’entend pas de cris, car la voix est partie la première.

Depuis des années, je plaide en faveur de l’Édification d’un Nouvel État, l’Intronisation de réforme générale, l’Émergence d’une nouvelle élite politique.

Tout patriote conséquent devrait ruminer ce « credo politique » à longueur de journée, même la nuit en cas d’insomnie.

Pour mieux cerner notre « déficience générale », je me réfère à cette « théorie économique » à savoir l’offre compense la demande. Autrement, on enregistre un  déséquilibre absurde qui alimente une crise majeure.

 

La crise nationale se définit par une infinité de cas et de carences qui brouillent les repères traditionnelles d’une nation.

 

En 2019, à travers tout le pays, la population a gagné les rues, réclamant l’édification « d’une nouvelle forme de gestion » ainsi que « d’autre type de dirigeants ». Les manifestants scandaient : TABLE RASE !

 

Ces faits montrent et démontrent que plus de quatre vingt dix pour cent de la population se sont prononcés contre le « système sanguinaire ». En outre, ils sont favorables au changement.

 

La dernière manifestation ne fut pas la première. En 1986, je passais des journées entières au Champ de Mars attendant l’arrivée des manifestations qui aboutissaient obligatoirement devant le palais national. Au second jour de mon arrivée aux Etats-Unis, j’ai marché sur la 42 deuxième rue de Manhattan avec d’autres compatriotes.

 

Malheureusement, la presse qui est imbue de « mes propositions de sortie de crise » a évité d’élaborer sur le sujet. On n’en parle non plus sur le Net. Mes correspondants ont refusé de faire la promotion de cette initiative en omettant de la  partager  avec d’autres internautes.

 

L’Opposition de rue qui s’était dressée contre le Pouvoir de René Préval fut vaincue parce qu’elle ne disposait pas d’une « alternative », à savoir un Plan, une Équipe, un Initiateur.

 

Depuis 2007, la « question d’allumage » représente le facteur prédominant dans cette « situation de blocage ».

 

L’Alphabétisation politique que j’ai lancée pour venir à bout du régime de René Préval n’a pas eu l’effet escompté.

 

Le séisme a ruiné cette entreprise. Il fallait céder la place à la reconstruction menée par les ONG. Il faut comprendre aussi que le Net n’était pas très répandu au pays, que les gens misaient sur le successeur du président alcoolique.

 

Je rédige dans un « format académique » où les règles sont rigoureusement respectées, la méthodologie est strictement appliquée quand les termes sont scrupuleusement choisis. Mon audience fictive flotte comme une légion de critiques qui m’empêchent de faillir ni défaillir.

 

Malgré la simplicité de mon style, malgré la grâce de mon discours, je suis incapable de communiquer avec la rue pour laquelle je travaille.

 

Finalement, cette « conquête historique » n’a pas trouvé de promoteurs, gens dont la mission serait de « porter le message au bas peuple ».

 

Les « potentiels intermédiaires » ont gagné la Dominicanie, le Chili et le Brésil. Le reste a péri noyé s’il n’a pas été soudoyé.

 

Prônant la Révolution, je rejette l’Élection…

 

Professeur Bissainthe l’a bien exprimé, tous les postes électifs sont vendus aux enchères, en dehors de la Présidence réservée à la Communauté internationale. Pour contrôler la politique haïtienne, l’Oligarchie financent les ambitions politiques de ses « valets de latrines ».

 

Aujourd’hui, un groupe de citoyens, un quartier, une association, un syndicat, une fraternité doit avoir le courage de se prononcer publiquement en faveur d’un « Gouvernement parallèle ». Cet élan patriotique servira d’allumage à la Révolution 21.

 

Pour conclure, j’avoue que nous sommes en train de vivre une importante période historique. Le trophée de notre victoire servira de référence pour de grandes démocraties qui sont en chute libre.

 

Croyez-moi, dans quelques années, la carte du Continent américain sera modifiée, partant du  nord pour arriver au sud.

 

Chaque citoyen doit poser sa pierre à sa façon dans le Chantier national auquel il a l’honneur de contribuer.

 

Le blocage réside sous la peau de l’Haïtien. J’invite ceux qui se disent éduqués et qui se croient instruits de s’assurer que leurs comportements ne soient la cause de nos malheurs.

 

Puisque la crise nationale est multidimensionnelle, la solution réside apparemment dans une meilleure gestion de la communication et du rapport humain.

Certains internautes proposent la « solution nationale » à travers trois paragraphes mal conçus dans une langue pas trop bien maitrisée.

Pour répondre aux appréhensions du Professeur Bissainthe, le changement est impossible sans une « participation citoyenne ». J’ai produit le maximum en publiant un texte chaque deux jours, soit pour commenter un article publié à Port-au-Prince ou les réactions que suscitent mes textes. J’ai tout fait et tout essayé pour compenser la démission de nos lettrés, la décomposition de nos élites.

Les miracles sont possibles par les moments miraculeux.

 

Rony Blain

Initiateur de la nouvelle opposition nationale (2007)

Auteur du guide de la réforme haïtienne (2008)

New York, le 24 novembre 2021

blainrony@yahoo.com

 

S.V.P.

Réponse au Professeur Bissainthe,

Votre question était à peu près celle-ci : “ Partant d’une démarche théorique, comment aboutir à l’application”.

La théorie comporte ses limites. C’est-à-dire, je ne vais pas confondre les deux.

Mes avantages, c’est que je vis à l’extérieur depuis trente cinq ans. Ce recul me permet de voir les choses sous l’angle de l’impartialité.

Malheureusement, après avoir rédigé une « réforme générale », depuis 2007, je m’achoppe aux mêmes difficultés, à savoir comment générer « l’action ».

Quand je parle de difficulté, il s’agit des « antagonismes » qui nous divisent et les « contradictions » qui nous acculent.

Les immigrants haïtiens sont si divisés qu’ils s’opposent à toute idée de créer des organisations. Sur l’autre rive, les nationaux qui souffrent des mêmes maux ont fondé 500 partis politiques et associations, plus de 5.000 fondations.

Pour être bref, il revient aux lettrés d’élaborer sur les points que j’agite depuis plus de dix ans, à savoir « l’Édification d’un Nouvel État », « l’Intronisation d’une réforme générale », « l’Émergence d’une nouvelle élite politique », « la Nécessité d’appuyer une nouvelle opposition nationale ».

Tous les Haïtiens ont les mêmes droits. Si un groupe a réalisé Marriott, Kinam, El Rancho, Montana, pourquoi un autre groupe ne lance pas l’initiative de Bélair, Carrefour-feuilles, Miami, Brooklyn ?

Profitant du vide constitutionnel, pourquoi on refuse d’appuyer le « Gouvernement révolutionnaire » que je propose dont la mission serait de lancer le « nouveau chantier national ».

Pourquoi attendre l’ordre du Core Group, de l’OEA ou de l’ONU pour agir?

Je ne suis pas en mesure de répondre à cette question ?

Les journalistes et les directeurs d’opinion sont au courant de mes travaux, mais ont pris soin de les dissimuler.

Je suis mal placé pour comprendre le mobile de ces personnes.

La presse nationale est bâillonnée et la population est prise en otage.

Le Net serait notre dernier recours. Malheureusement, nos concitoyens ne comprennent pas l’utilité.

Je promets de revenir sur la question de blocage. Car, la majorité de la population cherche une sortie. Pourquoi nos intellectuels évitent-ils d’aborder la question du “changement politique”?

Quelquefois, je parle de la trahison de nos lettrés.

En toute franchise, j’ai produit “la théorie”, quelqu’un d’autre aurait dû générer “l’action”.

Le succès de cette entreprise repose sur l’épaule des promoteurs, ceux qui sont en mesure de servir d’intermédiaires entre l’élite et la masse, la rue et le salon.

Entre-temps, tout va bien au pays. Certains citoyens deviennent millionnaires en trois mois, d’autres deviennent ministres, présidents sans aucune formation ni expérience.

Je promets de revenir sur le sujet de « blocage » que d’autres appellent « étincelle manquante ». 

Rony Blain

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20 novembre 2021 6 20 /11 /novembre /2021 01:36

 

LES RATS DÉBARQUENT

 

Dans son numéro du 18 novembre 2021, le journal Le National rapport l’arrivée en Floride de quatre membres de la COMMISSION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE POUR LA RECHERCHE D’UNE SOLUTION HAITIENNE À LA CRISE. Magalie Comeau Denis, Magalie Georges, Monique Desca, Ted Saint-Dic qui composent ce groupe ont accordé une entrevue à Frandley Denis Julien.

 

La visite de cette Commission en Floride suscite une infinité de points d’interrogations ?

Sur quel critère ce groupe s’est-il constitué ? Qui finance ses activités? Pourquoi opére t-il un déplacement en terre étrangère ? Cette instance est-elle assez qualifiée pour mener à bien sa mission ?

 

Depuis plus d’une dizaine d’années, la Communauté internationale finance les Organisations non gouvernementales pour compenser la faillite de l’État. Si l’initiative est juste, pourquoi ne pas l’étendre aux autres nations telles que les Etats-Unis, la France et le Canada ?

Aux yeux de la Communauté internationale, cette infrastructure de corruption est plus légitime que l’État.

Ces négociateurs n’ont fait aucune étude sérieuse, n’ont pas publié de textes savants, n’ont jamais construit d’entreprise en dehors de capitaliser sur la misère du peuple haïtien.

La contradiction en tout cela, c’est que la Société Civile mine la base de l’État. En 2010, on a recensé 3000 mille organisations non gouvernementales. Aujourd’hui, ce nombre a triplé voire quintuplé. Quant aux partis politiques, ils sont au nombre de cinq cents.

En effet, le rôle de la société Civile est simple. Il s’agit d’une armée d’occupation dissimulée sur le territoire national. Sa mission serait d’intervenir au moment opportun pour remettre les pendules à l’heure.

Aujourd’hui, cet appareil défectueux a reçu l’ordre de faire surface pour protéger le « système réactionnaire ».

Derrière la Société Civile se cachent les maîtres chanteurs, personnages de mauvais aloi, comme le Groupe 184, MTV Haïti, Lavalas, PHTK qui se tapissent dans l’ombre pour nous assener des coups traîtres.

 

Comme tout chien errant, la Société Civile, acquiert des fonds de sources variées du Core Group, l’Oligarchie et le Pouvoir.

Les ambassades de Port-au-Prince vont jusqu’à financer les graduations, les réceptions, les fêtes champêtres, les églises, probablement les bordels.

 

Si cette Société cherchait vraiment une assise populaire, elle prendrait la direction des villes de province pour prêcher la bonne nouvelle.

Privé d’assise nationale, cet appareil défectueux se rabat sur les immigrants qui sont eux-mêmes un tas de borges.

Travaillant pour les services de renseignement occidentaux, les membres de la Société Civile sont arrivés en Floride pour participer aux entraînements et recevoir des consignes.

 

Dans un monde bien organisé, il revient aux connaisseurs de présenter leurs « Propositions de sortie de crise », comme je fais depuis 2007, ensuite, la Société Civile en ferait la promotion.

Neuf cent vingt et une organisations ont signé l’Accord de Montana.  Au lieu de tabler sur la quantité, il faut favoriser la qualité. L’ÉLITISME !

Il s’agit d’un « acte de récupération » quand la Société Civile et les partis politiques tombent dans une alliance stratégique.

Nos problèmes ne font que commencer. Nos comportements désobligeants pérennisent le « cercle vicieux ».

La façade de la Société Civile grimace comme une arrière cour abandonnée. Ces fronts ne resplendissent aucune clarté aucune grandeur, aucun prestige. Ils ont vomi une formule ressassée, réchauffée qui malgré toutes précautions prises sent la charogne.

Il ne reste à Haïti qu’une masse putride, des résidus qui se prennent pour des êtres humains.

 

Rony Blain

Initiateur de la nouvelle opposition nationale (2007)

Auteur du Guide de la réforme haïtienne (2008)

New York, le 19 novembre 2021

 

RÉFÉRENCES :

COMMISSION DE LA SOCIÉTÉ CIVILE POUR LA RECHERCHE D’UNE SOLUTION HAITIENNE À LA CRISE.

Le national Frandley Denis Junior18/11/21

https://www.lenational.org/post_article.php?pol=614

 

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17 novembre 2021 3 17 /11 /novembre /2021 18:33

A RICHARD DIEUDONNÉ


Comme vous l’avez constaté, ma réponse à vos commentaires arrive en moins de vingt quatre heures. J’ai voulu témoigner l’attachement que j’accorde au « Projet de refondation nationale », dont je suis l’initiateur. 

Le débat national est exigu. Ce qui me rappelle le bâillonnement de la presse au temps des dictatures.  Nos journalistes, nos directeurs d’opinion reçoivent régulièrement mes textes, mais ont pris soin de les dissimuler. 

Je comprends, les agences de presse et les bandits réalisent la même mission, soit de d’aliéner la population ou bien de la terroriser.

Ainsi, la liberté d’expression existe seulement sur le Net. Malgré tout, nos concitoyens ne sautent pas sur cette fenêtre d’opportunité pour se réorganiser ou bien présenter notre situation au reste du monde. Je crois qu’une infinité d’étrangers sont plus intéressés au développement national que nos concitoyens, eux-mêmes.

Il revient à nous autres de rectifier certaines pratiques connues, telle que le pouvoir de l’argent sur nos actes.

On peut corrompre un Homme de trois façons : argent, honneur, femme. Un Homme averti doit garder en esprit l’existence de ces trois fléaux auxquels il est exposé.

Maintenant, je vais répondre à vos trois questions séparément.

 

-I-

“Quelle force permettra un tel changement?”

Malheureusement, vous n’avez pas compris mon texte. J’ai indiqué la “marche à suivre”.

J’ai déjà fait le travail de réflexion et de questionnement pour nos concitoyens. Car, depuis 2007, mes objectifs consistent à guider le “mouvement de changement”.

La “Force” qui provoquera le changement est identifiée et identifiable. Il s’agit de la stratégie à employer pour atteindre cet objectif. 

Si on questionne la réalité nationale, c’est qu’on est conscient de la nécessité de produire le “changement”, lequel dépend d’une marche à suivre.

Puisque je planche sur le dossier national depuis 20003, qui était ma façon à moi de célébrer le Bicentenaire, j’ai conclu qu’il faut au pays “un nouveau modèle d’état”, “une réforme générale”, “une nouvelle élite politique”. Ces trois dénominateurs communs suffisent pour galvaniser le camp du changement. En effet, personne n’est en mesure de s’opposer à cet axiome.

Dans mon article “Plaidoyer pour un gouvernement révolutionnaire”, je confirme l’existence d’un Plan et d’une Equipe. Il manque le mécanisme pour introduire ce Gouvernement. 

Je bute sur cette jonction depuis 2007. L’élite a poignardé la cause nationale. La masse, la jeunesse, la paysannerie, la famille haïtienne attendent une geste de bonne volonté de la part de nos lettrés, attentes illusoires, ruine psychologique.

Le problème de communication est responsable du malheur national. On ne sent pas une sorte d’urgence, un sens de responsabilité, une volonté de venir à bout de l’instabilité.

J’ai proposé clairement une “nouvelle orientation politique”. Si on ne plébiscite pas cette ALTERNATIVE, peut-être, les promesses de G9, la fédération des bandes armées qui entretient le climat d’insécurité à la Capitale seraient elles plus alléchantes.

Aujourd’hui, il nous reste deux options: militer pour le changement ou disparaître sous les décombres de la honte.

Pour répondre directement à votre question à savoir : “Quelle force permettra un tel changement?”, vous devez vous rappelez qu’en 2019, la rue a parlé et a versé son sang. Elle scandait : “TABLE RASE”, c’est à dire une nouvelle forme de gestion publique aussi bien qu’une nouvelle élite politique.

La seule chose, l’élite a trahi la masse. La rue est prête à se mobiliser si elle est bien encadrée et reçoit l’appui de nos lettrés. NOUS AVONS TRAHI! en remettant la clef de la ville à Jimmy Chérisier.

 

 -II-

“Quel est le coût de cette structure par rapport à la structure existante?”

Je ne sais pas si j’ai bien compris votre question mais c’est que le salut national réside dans l’innovation, c’est-à-dire, une autre façon de voir et de faire. La structure actuelle est appelée à disparaître avec ses promoteurs et sa clientèle.

En fait de coût, chaque citoyen doit apporter sa pierre à l’édifice du changement en y contribuant de façon la plus appropriée.

Je n’invite personne à manifester dans les rues, car j’ai un grand respect pour la vie. La seule chose, nos concitoyens doivent adopter une attitude plus constructive. Le boycott, le sabotage, la tricherie et la vilenie ont provoqué la ruine nationale.

J’ai présenté LE GUIDE DE LA REFORME HAITIENNE à Port-au-Prince en 2008, après cinq années de labeur. Je continue de répondre aux questions posées et dans les journaux et sur le Net.

Nous ne sommes que des voyageurs. Qu‘avons nous fait de ce voyage?

Le changement national coûte très peu. Il s’agit de fuir le problème, lui même, pour se ranger du côté de la solution.

Accepter de voir les choses d’une autre façon ne coûte rien, comparativement, aux enlèvements, meurtres, viols, intimidations, exils, ruines, méfiances et d’autres sévices.

La crise haïtienne éclabousse déjà les rives avoisinantes. Pour sa portée geo-politique, elle va infester, miner, ébranler l’ensemble des institutions continentales.

Il appartient à chacun d’évaluer le coût.

 

-III-

“Comment les dictats étrangers sur le genre, le climat et autres seront-ils gérés avec l'international?”

En dehors de sa dénotation juridique, et sa connotation sociale, la “souveraineté” est une représentation mentale de l’espace national.

La Communauté internationale viole notre souveraineté, parce que nous avons manqué à nos devoirs à tous les niveaux.

Je compare l’ingérence internationale à l’épée à double tranchant. Hormis des dictats, que sera Haïti sans les Nations Unies ?

Haïti ne dispose pas de représentants, apparemment ni de citoyens consciencieux, ni de destination en vue.

Un groupe de lettrés doivent s’emparer de l’ALTERNATIVE proposée  pour la partager avec la rue nationale.

Privée d’identité, notre élite n’arrive pas à assumer ses responsabilités.

Personnellement, mes écrits s’adressent aussi aux étrangers en démontrant que je maîtrise le français, l’anglais, la méthodologie et le dossier national. En un mot, je transcende la FORCE MORALE NATIONALE.

Je suis simplement le promoteur du changement. Ma mission consiste d’encadrer les intéressés en les indiquant la route du succès.

Dès qu’un groupe de citoyens accepte mon Alternative, à savoir, le Plan et l’Equipe ainsi que le modus vivendi, la Communauté internationale sera obligée de se plier.

Il faut une « assise nationale », une sorte de complicité entre le salon et la rue, l’élite et la masse. A ma connaissance, c’est l’unique voie qui mène au changement.

Dès que nous aurons édifié ce « Front politique », j’en suis certain que d’autres entités comme les nations de la francophonie, aussi bien que celles de la Caraïbes nous appuieront sans réserve.

Finalement, les dictats étrangers sont causés par la « lutte intestine » qui nous divise et nous diminue.

Cet antagonisme est peut-être chez nous une seconde nature. Cependant, il faut consentir les sacrifices nécessaires pour sauver la cause.

 

-IV-

“Qu'est-ce qui empêche d'acheter la nouvelle structure comme l'ancienne?”

Je suis trop optimiste pour répondre aux questions hypothétiques. Mais, en analysant votre point de vue, je constate que la balance peut pencher dans l’une ou l’autre sens.

Au début de l’article que vous avez commenté, j’ai bien dit que « je m’exerce à former des Gouvernements fictifs depuis 2007 ». Avant cette date, je me contentais d’honorer des artistes haïtiens. Je crois dans les valeurs haïtiennes.

Je sens toujours la nécessité d’opérer des manoeuvres au lieu de m’apitoyer sur les lambeaux de la patrie. Je préfère tenter ma chance que de regarder s’effondrer les choses autour de moi. Je dessine de grands gestes pour prévenir la paralysie générale.

Croyez-moi, ce matin même, certains écrivains ou musiciens haïtiens jettent un regard sur le mur de seul salon, contemplant une plaque qu’ils ont reçue d’un admirateur. Si j’ai pu élaborer la liste d’artistes à honorer, je peux aisément sélectionner les personnalités haïtiennes qualifiées pour exécuter un projet de “refondation nationale”.

La chance de corrompre la Nouvelle équipe comme vous avez dit est minime. Car l’édification du Nouvel État sera effective au bout de trois semaines, au plus. Cette durée est trop courte pour couver les magouilles. En outre, le but de la réforme consiste à endiguer l’incurie, la corruption et la malversation.

Dès que le Pouvoir est décentralisé, la gestion devient automatiquement transparente. La réforme introduira un code d’éthique administratif aussi bien que la création d’une « cour » pour juger les fonctionnaires fautifs.

Ainsi, pour soudoyer la Nouvelle équipe, faut-il d’abord l’avoir côtoyé de près.

S’il est impossible d’organiser des élections, il faut opérer un virage de quatre vingt dix degrés pour sauver nos rares acquis démocratiques.

 

-V-

Pour conclure, habituellement, les internautes ne commentent pas les textes. Ce qui signifie que vous vous exprimez au nom de la majorité silencieuse, des sans voix, des masses, des paysans sans oublier la jeunesse. Ce qui représente quatre vingt pourcent de la population soumise aux traitements inhumains.

Le “coût des opérations” qui semble vous préoccuper est purement aléatoire. Nos ancêtres ont gagné la guerre sans les armes. Nous pouvons réussir sans l’argent.

Nous devons agir dans l’immédiat. Croyez-moi, les enlèvements et les assassinats sont minimes à coté du “glissement citoyen” qui se fait à notre issu et par notre complicité.

Toute personne est libre de lancer ses propres négociations avec ses proches pour parvenir à une sorte de “conscience citoyenne”. La résolution finale sera toujours la même, à savoir, l’Édification d’un Nouvel État, l’Intronisation d’une réforme générale suivie de  l’Émergence d’une Nouvelle élite politique.

Dans cette lutte, nous n’avons qu’un handicap, c’est que l'Haïtien ne respecte pas l’Haïtien”.

En coulisse, j’essaie de témoigner ce “respect” à travers mon écriture. D’ailleurs, j’écris pour l’Histoire. Un jour, mes textes seront intégrés dans les programmes universitaires de la région.

 

Rony Blain

Auteur du Guide de la réforme haïtienne (2008)

Initiateur de la Nouvelle opposition nationale (2007)

New York, le 16 novembre 2021

 

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15 octobre 2021 5 15 /10 /octobre /2021 19:21

A GEORGE MICHEL

Lettre #4

 

Révolutionnaire en temps de crise, réformiste en temps de paix, je me trouve dans l’obligation de réagir après avoir lu votre article intitulé  NON A L’ASSEMBLEE CONSTITUANTE,  publié le 13 octobre dernier.

 

Vous et moi représentons les deux citoyens les mieux qualifiés pour se prononcer sur le sujet, à savoir la « Rédaction d’une nouvelle constitution ». Notre compétence se définit par le fait que nous nous tenons chacun dans des camps diamétralement opposés.

 

En effet, depuis l’adoption de la Constitution de 1987, projet sur lequel vous avez travaillé,  vous jouissez le statut de constitutionaliste.

 

Au cours de cette période, quand l’Assemblée constituante planchait sur le dossier, je parcourais les rues de la Capitale à la recherche d’aventure, depuis que le peuple s’est mis à vivre d’une autre façon. On pillait les magasins comme on détruisait les avant-postes militaires ; la population délogeait les anciens tortionnaires ; l’armée attaquait les manifestants à l’arme lourde ; les anciens exilés revenaient en grand nombre ; les candidats s’exprimaient ouvertement sur les ondes ; on assistait à plusieurs conférences par jour.

 

J’ai laissé le pays une année après, dans l’espoir de revenir dans six mois, mais j’arrive après vingt ans.

 

A la veille du Bicentenaire national, des troubles politiques secouaient le pays. Le Gouvernement provisoire qui tomba du ciel et nous plaça en enfer.

 

Avide de solution, j’ai étreint sans relâche notre Chartre fondamentale comme pour essayer de comprendre les causes de l’instabilité politique, avant de me retrouver dans un labyrinthe amer.

 

J’ai passé cinq ans à relire les Lois que votre équipe nous a léguées. J’ai consulté la Chartre d’une dizaine d’autres nations. Au cours de mes recherches, j’ai appris que certains pays, tels que Israël, Angleterre ne disposent pas de Constitution écrite. Finalement, j’ai saisi la cause de notre instabilité politique : nous utilisons la mauvaise version de la Constitution de la France.

 

Pour venir à bout de notre marécage politique, je me suis proposé de repenser le système politique haïtien en rédigeant une « réforme générale ».

 

Dans l’ensemble, les réformes n’ont pas répondu pas à toutes les questions.  Il fallait attaquer les « contradictions politiques » post-duvaliéristes dont la Constitution avait épargnées.

 

Les lois ne sont jamais bonnes quand nos politiciens sont mauvais.

 

Il revient à la « Nouvelle opposition nationale » d’introduire l’ensemble des paramètres devant servir à l’édification d’un Nouvel État.

 

J’ai présenté LE GUIDE DE LA RÉFORME HAÏTIENNE à Port-au-Prince, en 2009. Dès lors, je milite de toute ma force sur le Net dans l’espoir de sensibiliser la population.

 

 

*

 

 

Nous avons laissé filer l’occasion de procéder aux rectifications de notre modèle politique en 2004 comme en 2016. Actuellement, nous sommes prêts à rééditer nos erreurs.

 

Constitutionaliste, vous privilégiez le maintient de l’actuelle Chartre jusqu’à son amendement qui aura lieu après les élections sous les hospices d’un Conseil d’experts indépendants.

 

Vous avancez ceci : « Le Premier ministre Ariel Henry avait parlé de revisiter la Constitution…Il faut nommer…une commission composée d'experts indépendants…pour recommander au prochain Parlement de voter les quelques amendements dont la Constitution de 1987 a réellement besoin. »

 

Monsieur, malgré la grandeur de vos sentiments, la véracité de vos arguments, la légitimité de votre position,  elles indisposent le bon sens.

 

Vous avez oublié qu’en 2019, le pays tout entier scandait le slogan « Table rase », soit la poursuite de l’épuration entamée en 1986 à savoir « Déchoukage là poco fini…».

 

La crise est antérieure à la Constitution, elle est d’ordre systémique.

 

Amender la Constitution, tel que vous le préconisez, esquive le « système », maintient le « cercle vicieux ».

 

Sachez que l’élection intronise les élus. Une fois siégés, qui peut faire fléchir ces malandrins, comme les porter à  œuvrer dans le sens du bien-être collectif ?

 

Avez-vous déjà oublié François Duvalier, Jean Bertrand Aristide, René Préval, que Jovenel Moïse avait refusé de rendre le pouvoir et s’était engagé lui aussi dans une réforme constitutionnelle ?

 

Avez-vous oublié la nature de nos politiciens, des gens qui signent des pactes sataniques sur la tête de leur mère ?

 

Actuellement, la situation devient de plus en plus inquiétante.

 

Personne ne veut entreprendre une aventure pour redresser la barque, pendant que la nation se dirige vers le gouffre.

 

Ici, nos lettrés tuent dans l’ombre. Ailleurs, la presse nationale et les bandits disposent des mêmes mécènes. Ainsi, l’un pratique la torture morale, l’autre opère les enlèvements.

 

Dans cette débauche, les anciens microbes réapparaissent, pendant que les latrines  débordent.

 

Aux négociateurs, aux sans vergognes, aux « sang sale » qui signent et contresignent les Accords politiques, je demande : Qui êtes-vous ? Où étiez-vous ? Où allez-vous ?

 

La Révolution s’apparente à la formule la plus convenable à notre lâcheté.

 

La Révolution 21 dont je suis le porte flambeau prévoir une élaboration constitutionnelle à trois étapes : deux ans, cinq ans, sept ans. Ainsi, il serait possible de rectifier les failles encourues au cours des sept années d’observation.

 

Nous réclamons l’avènement d’un Gouvernement révolutionnaire, l’Intronisation des réformes prioritaires. En outre, la scène nationale doit être épurée de ses déchets toxiques pour faciliter l’Émergence d’une nouvelle génération de dirigeants.

 

La Révolution 21 terminera sa course dès que nos revendications soient agréées. Sinon, le sang ne sera jamais suffisant pour laver nos rues.  

 

 

 

 

 

*

 

Mon opinion sur la crise est la suivante : Haïti doit disparaître pour réapparaître sous une autre forme.

 

Certainement, la seule façon de vaincre l’Haïtien serait de le laisser broyer par ses propres méchancetés.

 

Autant que le médecin est autorisé à se rendre à sa clinique, l’avocat à son cabinet, l’ingénieur au chantier, l’entrepreneur à ouvrir son agence, la violence supplantera la violence, l’hémorragie, l’hémorragie, les sanglots suivront les sanglots.

 

Il faut une prise de conscience collective pour pouvoir mettre un point final à ce règne de terreur.

 

Ce que la rue appelle « système », les victimes qualifient de barbarie, nous autres identifions comme vampire doit disparaître.

 

La Révolution de 1804 nous a légué la liberté, celle de 1946, l’éducation, celle de 1956, la tyrannie, celle de 1986 la démocratie.

 

Nous devons nous entendre pour rectifier les contradictions, combler les failles, bloquer la descente, briser le cercle vicieux, pour finalement  mater la panne nationale.

 

La Constitution de 1987 n’a pas répondu entièrement aux attentes démocratiques du peuple haïtien. La nation doit s’armer pour pouvoir imposer un nouveau modèle d’État avant l’élaboration d’une nouvelle chartre.

 

Si nos lettrés avaient pris place à bord du train de la Révolution, un ou deux ans avant, le pays serait sur une meilleure voie.

Voici qu’un anonyme vient de s’élever au rang de Pierre Sully et de Capois La Mort en poussant les cris : ARRETER MARTINE, devant le Palais de justice.

 

Bastonné, il fut immolé par le feu en moins de vingt quatre heures après l’incident.

 

Ni la presse, ni l’intelligentsia n’a salué le départ de ce martyr, la naissance de ce héro. Je parle de Jean Dany Duval.

 

La justice divine réclame la tête de mille citoyens, innocents ou coupables pour compenser ce crime.

 

Paroles de Dessalines, de Capois, de Mackandal.

 

 

Rony Blain

Initiateur de la nouvelle opposition nationale (2007)

Auteur du guide de la réforme haïtienne (2008)

New York, le 15 octobre 2021

blainrony@yahoo.com

 

 

RÉFÉRENCES :

 

NON A L’ASSEMBLEE CONSTITUANTE

 

Dr Georges Michel, Ancien constituant de 1987

Le Nouvelliste  le 13 octobre 2021

 

https://lenouvelliste.com/article/232187/non-a-une-assemblee-constituante

 

PEUT-ON VIVRE SANS CONSTITUTION ?

 

https://www.ladissertation.com/Monde-du-Travail/Le-Droit/Peut-on-vivre-sans-Constitution-234269.html

LA CONSTITUTION DU ROYAUME-UNI

https://www.conseil-constitutionnel.fr/nouveaux-cahiers-du-conseil-constitutionnel/la-constitution-du-royaume-uni

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12 octobre 2021 2 12 /10 /octobre /2021 19:22

A GÉRAUD CHARLES

 

 

Ancien parlementaire haïtien, vous avez toujours pris soin de commenter mes textes. Et, récemment, vous avez écrit ceci :

 

« Pour nos politiciens Haïtiens, nous autres émigrés nous ne représentons rien pour eux. Ils disent toujours que nous ne sommes pas sur le terrain, nous ne connaissons pas la réalité. Comment nous devons faire un ‘‘complot positif’’ pour venir en aide à notre peuple, notre pays. »

 

Puisque je vous écris une lettre publique afin de mieux informer le lecteur haïtien, je dois commencer par esquisser nos profils afin d’agencer nos points de vue.

 

J’ai laissé Haïti en 1987, comme étudiant international. Entre-temps, l’endroit que je me tenais autrefois, ce coin de terre que j’appelais patrie s’est désintégré.

 

Néanmoins, il faut tenir compte des acquis de cette Révolution et les contradictions récurrentes.

 

La Révolution de 1987 a engendré une Nouvelle Constitution laquelle reconnaît la séparation des trois pouvoirs, a prôné le droit de vote,  a garanti la liberté d’expression ainsi que le droit de rassemblement. Elle a renversé toutes les dispositions antérieures à sa création.

 

Nous avons à notre disposition toutes les éléments d’une démocratie formelle.

 

Dès lors, des forces antagoniques ont fait surface.

 

A l’étranger, je me suis réfugié dans les études pendant qu’on assassinait au pays. En 2003, fort de mon savoir, je me suis proposé de plancher sur le dossier national en rédigeant une Réforme générale.

 

Les vestiges de l’ancienne dictature sont toujours présents dans nos pratiques politiques. L’État continue d’échouer dans sa mission de régulateur et de protecteur. Entre-temps, corruption, obscurantisme, querelles de chapelle, incurie ainsi que d’autres difformités nous empêchent de progresser.

 

Après mon premier voyage au pays, soit en 2006, j’ai fondé la « Nouvelle opposition nationale », dans le but de canaliser le mouvement du changement vers le succès.

 

Dans le temps, j’ai financé des réunions, des manifestations de quartier, la distribution de tracts sans compter mes interventions en ligne soutenues par des conférences. Plus récemment, j’ai fait l’acquisition des coordonnées de nos principaux directeurs d’opinion. 

 

De 2006 à nos jours, la technologie a facilité la communication. Malgré tout, l’échange inter haïtien demeure compliqué, difficile et complexe. On se heurte à des instincts antagoniques : jalousie, rancœur, complexe d’infériorité, indifférence, discrétion autant de discordes qui n’ont rien à voir à la politique, pourtant ont provoqué le malheur national.

 

En 2010, le « Printemps arabe » emporta trois régimes totalitaires en Moyen-Orient : Tunisie, Égypte, Lybie, pour finir avec l’invasion américaine en Syrie.

 

Chez nous, les antagonismes séculaires, noués depuis l’Afrique nous retiennent dans  l’ornière. Un bref regard, jeté sur Youtube indique que nous évoluons dans un univers abominable. On y fait l’éloge de l’infériorité, de l’absurde, de l’obscurantisme. Ce constat dit long sur le niveau de compréhension de nos concitoyens.

 

Tout ce que je sais de vous, c’est que la population vous a remis un mandat parlementaire. Vous avez une idée sur notre système électoral aussi bien que sur le fonctionnement du pouvoir législatif. En certain sens, vous avez assisté à l’effondrement de l´État, vous avez été témoin des négociations malhonnêtes, vous avez entendu parler de complots souterrains, vraisemblablement vous avez saisi la nature de nos dirigeants.

 

Émigré, en jetant un regard rétrospectif sur le fonctionnement de l’État haïtien et les pratiques politiques, en comparant les deux facettes de la crise nationale, à partir de deux rives opposées, personne ne peut vous apprendre votre métier d’observateur.

 

La seule chose, je tiens à vous rappeler que la réalité nationale, qui s’assimile à un enchevêtrement inextricable mérite d’être étudiée en profondeur, non en surface. Nous sommes face à une crise systémique. A partir de cette découverte, je milite pour l’édification d’un « nouvel état » aussi bien que l’ « émergence d’une nouvelle élite politique ».

 

Il est impossible d’opérer un changement sans retourner toutes les pierres qui jonchent notre chaotique parcours.

 

Dans la lettre en question, dans laquelle je questionne la capacité littéraire de nos lettrés, vous avez constaté que j’accuse le Pouvoir, l’Oligarchie, sans épargner nos Émigrés. Il s’agit d’une faillite institutionnelle. Et, pour échapper à notre disparition imminente, nous devrions tenter « l’option révolutionnaire ». C’est le plus court chemin, c’est l’unique salut.

 

Il faut essayer de trouver les origines de la crise actuelle dans l’Etymologie sociale, plus précisément la Généalogie des groupes dominants qui dévastent la nation et qui torturent la population.

 

En d’autres termes, il est impossible d’aborder notre crise politique sans tenir compte des ramifications sociologiques.

 

Perdus dans le « noirisme », nous nous sommes retrouvés dans l’abjection.

 

Aujourd’hui, avec la disparition de l’ancienne élite, trois catégories sociales se disputent le pouvoir. Il s’agit des « Fils d’immigrants », des « Fils de paysan » et des « Fils du peuple ».

 

Ces bactéries ne disposent d’aucune destination en dehors de faire de la politique pour un enrichissement expéditif.

 

Ils n’ont pas la prétention de rectifier les carences institutionnelles, ni jeter une infrastructure moderne.

 

Avec ces Messieurs, le pays n’aura jamais d’hôpitaux, de cités universitaires, de bibliothèques, de musées, aucun site de la modernité.

 

Nos villes seront infestées de bandits.

 

Pour contrôler la population, nos politiciens donneront l’ordre de procéder aux enlèvements, d’incendier les quartiers populaires, de couper les routes principales à quoi nous assistons aujourd’hui.

 

Récemment, l’ancien Président Aristide devrait se faire soigner à l’étranger, on a loué une ambulance et un avion pour l’amener à Cuba. On ignore si le pyjama et les sous-vêtements faisaient partie de la transaction ?

 

Ses filles qui sont nés à l’étranger y étudient actuellement.

 

A noter que ses prédécesseurs ont fait autant. Par exemple, Martine Moise, femme que le Bon Dieu a crée de ses propres mains pour laver « nos mosaïques », mais que la politique haïtienne a déguisé en parfait candidat, circule à travers tout le pays, flanquée de ses gardes étrangers.

 

Elle n’a pas confiance en ceux qui vont l’élire ni ceux qu’elle va représenter.

 

Pourtant, sur son passage, cette foule que la Terre bannit, que la Nature défèque crie : « Bam Mamam !» 

 

Quelle contradiction !

 

Depuis certain temps, dans notre pays, la « crasse » détrône la « classe ».

 

Ce modèle de « mépris national » qui vient de faire son apparition ne sortira pas de nos mœurs. Nous avons empoisonné notre histoire.

 

Le salut national réside entre les mains de l’Intelligentsia haïtienne, en l’occurrence, nos « parfaits techniciens ».

 

Je suis conscient que nos experts sont perdus dans leurs expertises. Dépourvus de notions de « généralité », ils peuvent seulement évoluer dans un cadre spécifique, tel que travailler sur un projet qui tombe dans leur domaine de prédilection ou bien gérer une institution.

 

Par exemple, nos constitutionnalistes croient être à la hauteur de la situation. Mais, comme je viens de le dire, si nous continuons d’ignorer volontairement les contradictions qui nous ont conduits dans ces bas-fonds, si nous refusons de procéder aux rectifications nécessaires, toutes démarches contraires amèneront de plus grands tourments, soit le coup de grâce.

 

Cependant, en leur remettant le « Projet de la refondation nationale », soit un paramètre tangible, nos experts ne peuvent pas se tromper.

 

Vous devez vous rappeler que sur ces rives où nous nous tenons, au cours des années soixante dix, une infinité de jeunes gens s’exerçaient au maniement des armes de guerre dans le but de renverser la dictature de l’époque.  

 

Certains d’entre eux ont participé à des invasions, au cours desquelles, ils ont versé leur sang.

 

Si Haïti renie ses héros, nous autres de l’extérieur, nous devons être conscients de ces cavalcades épiques qui effleurent notre peau comme la pointe des baïonnettes fantômes.

 

Chaque Haïtien doit faire en sort pour être du côté de la solution, non du problème. J’insiste sur ce point, parce que certains d’entre nous sont devenus célèbres en se contentant de faire des constats, sans aucun souci d’engagement.

 

Mes longues années de militance m’ont appris que l’Haïtien est un peuple indiscipliné, naïf et réfractaire.

 

Le « complot positif » dont vous avez proposé connaîtra le succès si on conçoit une nouvelle approche de la crise.

 

Dans vos planifications, vous devez inclure les points suivant, à savoir : Ouvrir un bureau à Port-au-Prince, Nouer une alliance stratégique avec un petit groupe de citoyens fréquentables, enclin au changement, Assurer le financement des activités.

 

En d’autres termes, les émigrés doivent éviter d’intervenir directement sur la scène politique nationale. Ils doivent se contenter de nouer des alliances sur le terrain, faire des propositions, financer en dernier recours le mouvement de changement.

 

Après plus de soixante ans, nos communautés externes restent dépourvues d’identité, de rythme et de dynamisme. Aujourd’hui encore, on ignore le projet de nos émigrés pour leur pays d’origine, à l’exception des martyrs dont j’ai salué le courage. 

 

Les malveillants déclarent dans la presse nationale et internationale qu’il n’existe pas de solution. Négatifs, destructifs, ces charlatans réduisent le pays au niveau de leur indigence.

 

Nos paysans, les masses et nos émigrés traînent le statut minoritaire, c’est-à-dire ils sont mal représentés politiquement, socialement et légalement. En d’autres termes, nous sommes quinze millions, plus de quatorze millions d’entre nous sont marginalisés.

 

En revanche, certains de nos émigrés sont académiquement avancés, professionnellement intégrés et économiquement établis. Ils auraient pu jouer un rôle majeur dans le mouvement de renaissance nationale.

 

En d’autres termes, dans son statut minoritaire, l’émigré haïtien dispose, l’expertise à côté des moyens financiers pour sauter au secours de la patrie.

 

Victimes de nos croyances, nous attendons le secours de l’OEA, de l’ONU et du Core Group.

 

N’est-ce pas en avril dernier que je vous ai envoyé LA REVOLUTION 21. Le document contient tous les ingrédients nécessaires dont nous avons besoin aujourd’hui : réforme exécutive, législative, judiciaire, administrative, sécuritaire, constitutionnelle  soit le préambule d’un nouvel état. J’ai même proposé une liste de personnalités apolitiques appelées à guider la barque nationale.

 

Par exemple, combien d’entre nous émigrés sont au courant de l’existence de LA REVOLUTION 21? Pourtant, cette « proposition de sortie de crise » appartient premièrement aux émigrés, deuxièmement à l’Intelligentsia, troisièmement à la société haïtienne.

 

Malheureusement, ce haut fait d’arme de l’écriture haïtienne est quasiment ignoré, quand un simple discours prononcé par les bandits atteint des milliers de gens instantanément.

 

En dissimulant ma « proposition de sortie de crise », les ostrogoths, des hommes de sac, des femmes de corde, des créatures du système abracadabrant ont préféré de signer des « Accords politiques », de véritables pacotilles dont l’acte conduira à de plus grandes  catastrophes. Ils ont sauvé la crise, après avoir poignardé la solution.

 

En ces jours difficiles où la nation retient son souffle, attendant le prochain déluge, trois Accords politiques ont vu le jour. Pas un des négociateurs ne renferme le bagage adéquat. Il s’agit de souillures qui engendrent la poussière.

 

L’ostracisme des nationaux dont vous critiqué est justifié par le fait qu’en 1986, Haïti a déroulé le tapis rouge à tous ses ressortissants. Une cohorte de journalistes les accueillait à l’aéroport. On a vu arriver Lesly Manigat et sa femme, l’un a pris la présidence, l’autre a siégé au parlement. Le professeur Daniel Fignolé fut reçu au Palais national par la Junte militaire. Jean Dominique et Anthony Pascal  ont réapparu sur les ondes. Mais, Marvel Dandin et Liliane Pierre Paul ont fondé leur propre station. René Théodore et Max Bourjolie faisaient la promotion du communisme. Plus récemment, Annette Auguste accompagna Jean Bertrand Aristide lors de son premier retour d’exil avant que Gérard Latortue ne nous fut parachuté. Plus corrompu que la corruption, ce noble technocrate nous a légué son cousin, Yury Latortue, caissier de la Primature qu’on surnomma « Monsieur 30% ».

 

Même quand nos émigrés publient un vilain contentieux sur la scène nationale, je ne connais pas de loi qui nous interdit de participer au développement national.

 

Je comprends la position des lettrés, des experts, des journalistes aussi bien que mes amis qui après avoir reçu mes documents ont pris soin de les effacer discrètement. Je ne blâme pas non plus les ignorants qui protègent leur ignorance ni les faux prophètes qui cachent leurs jeux.

 

Il ne s’agit pas de complot mais de position idéologique qui sont malheureusement responsables de la situation actuelle.

 

D’ailleurs, tout Haïtien est autorisé à créer des partis et des associations politiques. Le problème réside dans le fait que nous voulons réunir en dehors de tout type d’organisation et de collaboration.

 

La question sur l’intégration de nos ressortissants est mal formulée.

 

La deuxième génération d’immigrants libanais ont envoyé leur femme accoucher en Amérique du Nord probablement en Europe, aussi. Ainsi, ses enfants détiennent un acte de naissance étranger, des passeports haïtien, libanais, dominicain. Certains de ces apatrides, utilisent plusieurs noms. Malgré tout, ils sont intégrés dans la société haïtienne et sont autorisés à exterminer la population en armant les bandits, en finançant les candidats crapuleux.

 

Pour conclure, il est impossible d’organiser de « complot positif ». Car, que dans le camp des nationaux, que dans le camp des émigrés, le mal est infini.

 

L’Haïtien est à la Terre, ce que le malheur est à l’enfer. Inconscient, ce peuple s’organise ardemment pour disparaître promptement.

 

J’avoue avoir vu un certain type de collaboration, ce qu’on appelle chez nous « l’échec organisé ».

 

Celui qui veut sauver le pays doit attaquer la crise dans sa genèse, tout en reconnaissant l’existence des contradictions politiques et des antagonismes récurrents.

 

Pour les raisons avancées, nous autres émigrés nous devons rester en dehors de la scène politique nationale. Nous devons nous contenter d’inspirer le changement en influençant la situation par une alliance stratégique avec quelques acteurs apolitiques locaux, des gens fréquentables tout en prenant la responsabilité de financer les activités de ce groupe, comme je l’ai déjà mentionné.

 

Le salut réside dans l’organisation. Et, je recommande le texte de LA REVOLUTION 21 à tous les architectes du changement.

 

 

Rony Blain

Initiateur de la Nouvelle opposition nationale

Auteur du Guide de la réforme haïtienne

blainrony@yahoo.com

 

 

 

 

 

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9 octobre 2021 6 09 /10 /octobre /2021 23:39

 

QUELLE DIASPORA DE MERDE?

 

Tous les textes reçus tombent directement dans mon cerveau. Ils y occupent le même espace que la connaissance et la culture. Il faut comprendre que chaque information soumise à notre entendement, celui-ci fait un travail de classification ou bien rentre en crise.

 

Ce qui explique pourquoi je n’entretiens aucun lien sur les réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram, Twitter…

 

J’utilise les courriers électroniques internes dès  1992, le Net à partir de 1995.  J’ai crée ma page-web en 1999, mon blog en 2009.

 

Puisque mon nom figure sur une liste électronique, tous les textes publiés me parviennent. Ainsi, j’ai bloqué une infinité de comptes en laissant une fenêtre pour ne pas fermer la porte au débat national.

 

Avant de poursuivre, cette liste a été scrupuleusement élaborée, je ne sais par qui. Tout de même, FÉLICITATIONS !

 

Elle contient l’adresse électronique d’anciens présidents, de premiers ministres, de directeurs généraux ainsi qu’une infinité de personnalités de marque.

 

Pour des raisons d’éthique, avant d’utiliser la liste, je l’épure en enlevant les fausses adresses, en annulant le nom des personnalités identifiées dont mes propos pourraient offenser.

 

Jusqu’en 2002, Facebook, Youtube et consorts n’existaient pas. C’est sur Yahoo que je collectais les adresses électroniques de nos concitoyens. A cette période, l’Internet n’était pas trop répandu en Haïti. Il a fallu attendre l’arrivée du téléphone intelligent pour établir un pont de communication quotidien avec la terre natale.

 

A noter, que dès mon départ du pays en 1987, je faisais collecter les journaux imprimés du pays, pour suivre le schéma intellectuel national.

 

Faisant partie des internautes pionniers, je constate que notre communauté n’a pas évolué. Les absurdités qu’on véhicule dans les salons transpirent sur le Net. Poubelle infernale, le Net haïtien asphyxie la science et la culture en mettant le bon sens en déroute. 

 

Nous sommes confrontés à la crise d’élitisme. Puisque tout le monde publie leurs suggestions, l’expertise est invitée à se taire. Je vois dans ces palabres, l’esprit de sabotage lequel est responsable en partie de nos malheurs.

 

Autrefois, quand je fréquentais le monde, dans toutes discussions, nos médecins avaient le dernier mot. Lors des vernissages, puisqu’ils sont assez riches pour acheter des tableaux, ils sont autorisés à produire des commentaires, espace réservé aux critiques d’art. Lors des ventes signature, ils peuvent se permettre de commenter un ouvrage, parce qu’ils ont les moyens d’acheter plusieurs, espace réservé aux critiques littéraires.

 

Non seulement, cette tendance embaume l’espace de dialogue, les intervenants signent leurs textes en indiquant leur spécialité ainsi que l’institution fréquentée.

 

Face à l’effondrement de l’état, je questionne ces pratiques futiles voire  pernicieuses.

 

Dans sa toute innocence, la « diaspora » a poignardé la nation.

 

Actuellement, il est question de désigner des représentants de la « diaspora » pour plancher sur une possible refondation nationale.

 

Certains observateurs, questionnent les critères de nomination de cette représentation en ces temps de confusions et d’hostilités.

 

Depuis 2004, j’essaie de former un front. Finalement, le Grahn canada a exploité l’idée. A-t-il a réussi ?

 

La « diaspora » est privée d’institution. Elle vit sur plusieurs rives, ignore l’existence de ses experts, boycotte les travaux réalisés aux cours des vingt dernières années sur la solution nationale, ferme l’oreille tout appel de solidarité. Elle ne comprend pas les textes. Elle est mal informée. Elle boite et boitille.

 

Qui sont les initiateurs du mouvement de représentativité de la «  diaspora » ?

 

C’est à travers cette initiative qu’il faut appréhender la migration haïtienne écran d’illusion et de désillusion.

 

La « diaspora » haïtienne ne réside pas uniquement à New York et en Floride. Elle veille sous le Pont de Texas, dans les batayes dominicains ainsi que d’autres milieux infects qui échappent à notre attention.

 

Rien de noble n’émanera de la «  diaspora » dont je fais partie. La plupart de ses membres sont de minables parvenus, de grands farceurs, de pathétiques saboteurs qui vont définir une nouvelle orientation nationale tandis qu’ils sont eux-mêmes désorientés.

 

La « diaspora » ne dispose pas de Projet, parce qu’elle s’est arrangée pour ne pas en avoir. La « diaspora ne dispose pas d’institution, parce qu’elle a pris soin de les saboter.

 

Dans cet univers d’iniquité, quel est le poids de ces représentants, analphabètes de la lumière, clochards de la civilisation, qui comptent participer au pillage national au nom de l’ensemble de nos émigrés ?

 

La «  diaspora » oublie qu’elle a déjà fourni de grands tueurs à la nation, en l’occurrence, Gérard Latortue, Annette Auguste, Claude Moïse & Co. Pratiquement, les membres de l’oligarchie sont nés à l’étranger mais assassinent la population.

 

Le fait de vivre à l’étranger, peut nous rendre plus brute, plus sale, plus malodorant.

 

Même au bord du précipice, certains d’entre nous ne comprennent pas la gravité de la situation.

 

Même quand nous sommes à couteau tiré, nous devons des explications aux autres nations.

 

Dans un monde bien organisé, il revenait à Port-au-Prince d’inviter les experts de la « diaspora » à partager leurs points de vue sur la nouvelle direction à donner au pays.

 

Il faut éviter à ce que nos chauffeurs de taxi, nos surveillants de magasin, nos nettoyeurs d’édifice, nos ouvriers de fabrique, nos infirmières écervelées, nos sans-domiciles, nos joueurs de domino des salons de coiffure qui rêvent de présidence, ne réalisent leurs projets machiaveliques.

 

QUELLE DIASPORA DE MERDE?

 

Rony Blain

Initiateur de la nouvelle opposition nationale (2007)

Auteur du Guide de la réforme haïtienne (2008)

 

New York, le 9 octobre

blainrony@yahoo.com

 

 

http://artunivers-org.over-blog.com/2021/10/quelle-diaspora-de-merde.html

 

 

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29 septembre 2021 3 29 /09 /septembre /2021 05:45

LE LETTRÉ HAITIEN COMPREND T-IL  L’ÉCRITURE ?

 

Aujourd’hui, les Port-au-Princiens abritent par la peur d’être enlevé. Il s’agit d’une vague d’insécurité programmée, une forme de terrorisme qui ne fait pas partie de nos mœurs mais qui pourtant embaume notre quotidien.

 

Travaillant depuis plus de vingt ans sur le dossier national, proposant réformes, sorties de crise, feuilles de route, listes de personnalités crédibles, face à l’intransigeance rencontrée, je me demande si le lettré haïtien comprend l’écriture ?

 

Lors de la dernière vague d’insécurité, on avait enlevé un pasteur en plein service, aujourd’hui, on a abattu Sylner Lafaille sur le parvis d’une église, tandis que sa femme, Marie Marthe Laurent fut enlevée.

 

Le citoyen le moins informé sait que dans le pays, seuls deux bras peuvent activer la manette de la machine à tuer. Il s’agit de l’oligarchie et du gouvernement.

 

Les hommes d’affaires exercent des pressions sur le nouveau gouvernement. Pour maintenir leurs privilèges, si s’en est le cas, ils lui font payer la facture du crime.  

 

D’un autre côté, celui-ci, pour seoir son pouvoir, comme son prédécesseur, peut recourir aisément à des expédients malencontreux, macabres, hideux voire amers.

 

Finalement, le pouvoir se trouve au centre de cette tuerie, où l’innocence est immolée au profit des intérêts mesquins.

 

Puisque nous avons identifié les deux camps qui saignent la population soit pour arracher des contrats juteux soit pour consolider son règne implacable, qu’est-ce qui nous empêche alors d’ériger un nouveau front, celui du salut, de la paix et de la prospérité ?

 

Malheureusement, chez nous, l’individualisme est si célèbre que malgré l’insécurité, certains citoyens se croient invulnérables, imperméables voire invincibles. Ainsi, ils placent le malheur chez le voisin le plus éloigné.  

 

Cette forme d’égoïsme est à la base de tous nos malheurs. Alors, que pouvons-nous espérer ?

 

Il est difficile de savoir sur quelle planète vit l’Haïtien. Qu’il soit au pays ou à l’étranger, il dispose du même comportement ambigu, il dessine les mêmes signes complices.

 

Le citoyen haïtien réfute l’idée du bien-être collectif. Il a pris soit de boycotter et de saboter tout ce qui a trait au progrès.

 

Malheureusement, d’ici la fin de la semaine, certains d’entre nous ne seront plus de ce monde.

 

Force de penser à nous-mêmes, nous sommes devenus dangereux pour notre personne.

 

On a enlevé la femme, on a tué le mari. Si les victimes des cinq dernières années avaient milité pour le changement, ils seraient peut-être parmi nous aujourd’hui aussi bien que les chefs de famille qui dans les jours à venir laisseront paisiblement leur demeure et n’y reviendront pas.

 

Plus de deux mois après l’assassinat de l’ancien Président jovenel Moïse, la nation est plongée dans l’improvisation.

 

Après plusieurs jours de tractations, le Congrès de Montâna a  accouché un accord de « gouvernance apaisée ». Il s’agit d’un stratagème pondu par les politiciens traditionnels pour partager les privilèges de la transition.

 

On ne va rien critiquer, on ne va rien rectifier pendant que les jours et les mois nous conduisent aux prochaines élections lesquelles engendreront de nouveaux truands : borgnes, manchots, kleptomanes enfin toutes les types de pourritures que la politique charrie.

 

Auteur de réformes, d’analyses et de propositions de sortie de crise, je crois que les horreurs d’aujourd’hui auraient pu être évitées si nos lettrés comprenaient l’écriture, à moins que la malveillance qui nous rend célèbre influe sur nos habilités et nos jugements.

 

Augurant ces jours ensanglantés, je multipliais les avertissements. Mais comme toujours, la population s’en remet à Dieu.

 

En comptant les victimes, il faut identifier les coupables.

 

Même quand j’accuse les meurtriers, je dois mettre en cause la complicité citoyenne.

 

Au pays, plus de dix millions de citoyens sur onze sont en faveur du changement.

 

En 2019, à travers tout le pays, la population a gagné les rues. Beaucoup de manifestants ont trouvé la mort sur la route du changement. Malgré tout l’élite nationale n’a pas jugé bon de donner l’accolade au mouvement.

 

Cette trahison renforce le camp du pouvoir, elle amplifie aussi la rapacité de l’oligarchie.

 

Haïti est regorgée d’experts mais est privée de penseurs.

 

Mes initiatives des vingt dernières années consistent à encadrer l’intelligentsia nationale en vue de prendre les rênes du pouvoir.

 

Puisque les lettrés du pays sont empêtrés dans les embûches quotidiennes, puisqu’ils attendent le feu vert du Core Group pour agir, il revenait aux émigrés éclairés de prendre la relève.

 

Pendant que les bandits saignent nos rues, nos internautes ont pris le soin de boycotter les Propositions de sortie de crise avancées en publiant des idées mal conçues, œuvres de ferblantiers, de charpentiers et de boss maçons.

 

Ce crime est indéniable. Le Net haïtien s’est dégénéré en un cirque putride où l’offense et la souffrance inspirent l’absurde.

 

Quelle est l’ampleur de ce sabotage sur une période de dix ans ?

 

La confusion qu’elle traîne et entraîne renforce le camp des politiciens et des oligarques. Elle attise la violence, elle affaiblit la résistance.

 

Sincèrement, avec les politiciens, les oligarques, nos émigrés représentent un obstacle au changement.

 

Pour le salut national, une nouvelle direction doit être annoncée, un nouveau groupe d’hommes doit émerger, autrement nous allons errer dans l’irrationalité pendant des siècles.

 

Mon exposé atteste que nous ne sommes pas confrontés à la crise de compétence, mais au problème de discipline.

 

Quant à elle, la majorité réclame le changement. Il faut se demander pourquoi il tarde à poindre à l’horizon ?

 

C’est que la main de l’homme le retient. Parce que notre haine pour l’excellence nous conduit aux charlatans.

 

Ce qu’il reste aux pays de citoyens doivent avoir le courage d’accepter les directives proposées afin de faire avancer la cause. Car, tout changement passe par le dialogue, disons par l’écriture.

 

Après avoir publié plus d’un millier de pages sur le mouvement de changement, constatant les débâcles encourues, j’atteste que « le lettré haïtien ne comprend pas l’écriture ».

 

 

 

Rony Blain

Auteur du Guide de la réforme haïtienne

Initiateur de la Nouvelle opposition nationale

New York, le 27 septembre 2021

blainrony@yahoo.com

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